Pourquoi cet étalage de puissance alors qu'il n'en est rien et que de toutes les façons, aujourd'hui, le classement se fait par l'économie et les finances, deux tableaux marqués par l'anémie et la régression pour la France qui a dégringolé de la cinquième place dans le monde à la onzième ? Un défilé grandiose avec des représentants de quatre-vingts pays qui ont contribué par deux fois à la libération de la France. La commémoration des 100 ans de la Grande Guerre 14/18 a été le fil conducteur de la cérémonie, jusqu'à la débâcle du nazisme, assuré également par d'autres nations, dont des contingents d'Algériens utilisés comme chair à canon en vertu de leur statut de colonisés. Le président français a même convaincu son homologue algérien à prendre part à sa méga-zerda. Notre ministre des AE a expliqué le pourquoi de la participation, somme toute symbolique avec trois officiers représentant les trois armées, mais il reste que la guerre coloniale n'est pas encore tout à fait soldée dans la mémoire des Algériens puisque la France se refuse toujours à formuler une demande de pardon pour son génocide et ses crimes de guerre. Plus de trois millions d'Algériens avaient été assassinés durant ses 130 années de colonisation. Sans compter le pillage, les expropriations, et tous les autres méfais coloniaux, notamment, le viol de la culture algérienne qui a fait le lit de dérives que nous subissons jusqu'à aujourd'hui. Une parade à la soviétique pour, susurre-t-on à Paris, masquer son déficit de confiance au sein de ses électeurs. En effet, pourquoi cet étalage de puissance alors qu'il n'en est rien et que de toutes les façons, aujourd'hui, le classement se fait par l'économie et les finances, deux tableaux marqués par l'anémie et la régression pour la France qui a dégringolé de la cinquième place dans le monde à la onzième. Le président socialiste a certes confirmé le rôle de gendarme de l'Afrique de son pays dès sa prise de pouvoir avec l'opération militaire "Serval" début 2013 au Mali, puis « Sangaris », une année plus tard, en République centrafricaine, mais il a du procéder à d'importants sacrifices financiers, au détriment du pouvoir d'achat de ses concitoyens. Ceux-ci le lui ont bien rendu. Si les équipées africaines de leur président a moussé des ego impérialistes, l'indice de confiance reste toujours en-dessous des 10%, le record des locataires de l'Elysée depuis l'existence de sondage. Il ne s'est trouvé que le président Barack Obama à féliciter François Hollande pour le "job" qu'il accomplit en Afrique, le continent du IIIe millénaire. Pour la cause, le président français s'est fait champion de la lutte anti-djihadiste. Bien sûr, des chefs d'Etats africains dont les pays accueillent le dispositif militaire français, ont également trouvé leur compte. La présence directe française est pour eux l'assurance par excellence pour la pérennité de leur pouvoir autocratique. N'est-il pas symptomatique que François Hollande n'ait jamais épinglé un de ses homologues africains irrespectueux des droits de l'homme, y compris ceux qui siègent avec le Parti socialiste au sein de l'International socialiste? En outre, il n'eut pas un geste compatissant à l'égard de mouvements luttant pour la démocratie et les libertés dont la France s'enorgueillit d'en être la terre de naissance. Ainsi, François Hollande a repris à son compte la controversée Françafrique qu'il a recontextualisé en mettant l'accent sur ses aspects militaires. D'ailleurs, juste après le défilé des Champs Elysées, le 16 juillet, il effectuera un périple dans l'Afrique sub-saharienne pour contrôler son maillage militaire. Une tournée des popotes pour vendre également des armes. Dans ce domaine, les exportations françaises ont augmenté de 42% entre 2012 et 2013. Le chiffre donné dans un rapport au Parlement français sur les exportations d'armement est d'un peu plus de 6 milliards et demi d'euros de commandes, naturellement une bonne nouvelle pour cette industrie, d'autant plus que les perspectives sont encore meilleures pour 2014, selon des commandes au récent salon de l'armement terrestre Eurosatory. Jean-Yves Le Drian, son ministre de la Guerre, n'a plus à s'inquiéter, la loi de programmation militaire de François Hollande sera exécutée et les capacités d'intervention militaire française sur des théâtres extérieurs assurées. Le coût des opérations extérieures de l'armée française sur une année s'élève à environ 800 millions d'euros. Jean-Yves Le Drian parvient encore à assurer ses dépenses mais de sérieuses difficultés pourraient apparaître en 2016-1917. D. B. Nom Adresse email