Sur cette section de route sinueuse, construite à même le flanc de montagne et surplombant un ravin profond, on enregistre chaque année des dizaines d'accidents aux conséquences souvent fatales. Les travaux d'élargissement du tronçon Mechroha - El-Megfel sur la RN 16, qui ont débuté en mars dernier, devraient permettre une circulation plus fluide et surtout plus sécurisée, dans un avenir proche, assure-t-on du côté de la direction des travaux publics de la wilaya de Souk Ahras. Ce chantier d'une durée de neuf mois a concerné jusqu'ici El-Kef Lakhal, un massif rocheux considéré comme étant le vrai point noir de cet axe routier de par son relief accidenté, qui cause bien évidemment une gêne certaine du trafic, mais cela en vaut la peine, s'accordent à dire les automobilistes. Ces derniers ne se plaignent pas trop, du fait qu'ils sont obligés de prendre temporairement une route secondaire, quitte à faire une vingtaine de kilomètres de plus pour rejoindre Annaba ou Souk Ahras, bien au contraire. Ils sont nombreux, en effet, à croire en des lendemains meilleurs avec la réalisation enfin d'une route à double voie sur laquelle il y aura moins de risques d'accidents. Et de rappeler que sur cette section sinueuse, construite sur plus de 4 km à même un flanc de montagne et surplombant un ravin de près d'une centaine de mètres, on enregistre chaque année des dizaines d'accidents aux conséquences souvent fatales. Au niveau de la direction des travaux publics, on signale, pour signifier le gigantisme des travaux entrepris, que cette route étroite existe depuis la fin du XIXe siècle et qu'il y a bien eu des velléités d'aménagement de la part des ponts et chaussées de l'époque pour en atténuer le profil, mais que c'était resté au stade de projet irréalisable, faute de moyens matériels adéquats. On assure que l'Etat algérien a, de son côté, tenté vainement et à plusieurs reprises d'en faire autant dans les années 1980 et 1990, et que devant le risque de voir ce tronçon stratégique s'effondrer définitivement à cause de l'oued qui ronge ses fondations, il a fallu abandonner les études de projets qui avaient été confiées à des bureaux étrangers. Aujourd'hui, l'irréalisable est devenu possible par l'entremise d'une entreprise algérienne de surcroît, qui a accepté de relever le défi et qui s'en sort apparemment très bien, au vu des résultats plutôt satisfaisants obtenus en trois mois à peine. L'entreprise des travaux publics Kadri, c'est d'elle qu'il s'agit, forte d'une expérience de 50 ans dans le domaine et dotée d'un équipement conséquent, a effectivement pu venir à bout de ce fameux Kef Lakhal tant redouté par les professionnels des travaux routiers et des conducteurs de poids lourds et d'autocars. La multitude d'engins d‘excavation, de pelles et de rétrochargeurs mobilisés non-stop dans les travaux de terrassement y est pour beaucoup, il faut en convenir. "Il n'est pas évident de raser un massif de cette envergure et d'évacuer les millions de mètres cubes de roches extraites, sans provoquer de mouvement du sol", commente un ancien cadre des travaux publics de Souk Ahras. Au fait du projet, pour l'avoir visité à son entame et au stade actuel du chantier, notre interlocuteur affirme être étonné par la mutation radicale qui s'est opérée sur le profil et la largeur, notamment de la route en question, depuis la sortie du village de Mechroha, jusqu'au grand virage situé quatre kilomètres plus loin en se dirigeant vers Annaba. "Ça a changé du tout au tout, il faut s'en réjouir. J'imagine déjà la nouvelle route à 4 voies séparées par un terre-plein et ses glissières latérales, les usagers pourront traverser cette magnifique région sans risque à l'avenir", conclura-t-il. Le chef de chantier de l'entreprise Kadri promet, de son côté, que si tout se passe bien, le projet sera livré entièrement fini en mars 2015. Nom Adresse email