C'est dans un climat de guerre qui fait rage, avec un bilan des plus lourds en victimes civiles palestiniennes, subséquemment à l'agression par air, mer et terre de l'armée israélienne, que le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon et le chef de la diplomatie française, Laurent Fabius, étaient attendus, chacun de son côté, dans la région pour tenter d'obtenir un cessez-le-feu. Ban Ki-moon a annoncé son déplacement dans la région du Proche-Orient pour "montrer sa solidarité avec les Israéliens et les Palestiniens" et "les aider, en coordination avec les acteurs régionaux et internationaux, à mettre fin à la violence et à trouver une solution" au conflit. Toutefois, le secrétaire général de l'ONU, qui a réitéré les appels de l'ONU à un cessez-le-feu, n'envisage pas de se rendre à Gaza, selon son entourage. Cela a lieu au moment où Le Caire est au centre d'intenses tractations diplomatiques ayant pour finalité de relancer une nouvelle initiative de médiation entre le mouvement Hamas et Israël, après que sa dernière tentative a fait long feu. L'Egypte a accueilli, vendredi, les ministres français et italien des Affaires étrangères, qui ont apporté leur soutien à l'initiative égyptienne sur Gaza. Le ministre français, Laurent Fabius, qui avait eu un entretien avec le président palestinien, vendredi, a expliqué que sa visite avait pour but d'"essayer de casser la spirale de la violence", a affirmé également que Mahmoud Abbas lui avait demandé de contacter "les Turcs et les Qataris avec lesquels [la France a] de bonnes relations parce qu'eux-mêmes peuvent sans doute exercer une influence particulière sur le Hamas". En visite au Caire, Laurent Fabius a cette fois-ci dénoncé un "bilan humain extrêmement lourd" et estimé que "le cessez-le-feu est urgent et impérieux." Les Etats-Unis, pour leur part, qui jouent à l'équilibrisme, semblent offusqués par le nombre de pertes civiles, en s'inquiétant beaucoup plus sur les "dégâts collatéraux" de cette agression qu'ils soutiennent à tous points de vue. Aussi, l'Egypte, consciente qu'une telle entreprise représente une aubaine pour se replacer en tant qu'acteur majeur sur l'échiquier de la région, semble redoubler d'effort pour y parvenir, au prix même de pressions qu'elle est censée exercer sur le Hamas, coupable d'avoir fait échouer sa précédente démarche. Mais cette démarche paraît aussi des plus difficiles, en raison des relations conflictuelles qu'entretient le mouvement palestinien avec le régime d'Al-Sissi, auquel il ne pardonne pas le coup d'Etat sur le président Morsi issu des Frères musulmans. D'où son rejet par le Hamas, car cette démarche est assimilée à "une reddition". Aussi, c'est conscient de ces difficultés que la France, pour sa part, tente de jouer la carte du Qatar pour user de son influence sur le Hamas et lui faire accepter un cessez-le-feu. En fait, il est attendu de Doha, qui sous-traite les plans funestes de la France pour la région, dans le sillage des pseudo-révolutions arabes, d'arracher des concessions dans le seul intérêt d'Israël, son allié dans la région. L'une d'elle consiste à faire capoter le gouvernement d'union nationale qui, paraît-il, constitue l'une des raisons de l'agression sur Gaza. Armé de sa seule conviction en la justesse de sa cause et du soutien des populations palestiniennes qui sont particulièrement visées par les bombardements, en vue de les faire retourner contre lui, le Hamas, coupable de résistance, est seul contre tous. Il est donc sous les feux croisés de l'agression israélienne et des pressions diplomatiques de ses frères arabes, dont il a perdu ses éternels soutiens. Notamment l'Egypte et la Syrie, pour avoir soutenu la rébellion sunnite. Jusqu'à quand pourra-t-il alors résister ? Telle est la lancinante question qui se pose au vu de la configuration actuelle de la situation du conflit avec Israël. A. R. Nom Adresse email