Les enfants palestiniens continuent de tomber sous les coups des frappes d'Israël contre la bande de Ghaza Il s'agit du premier attentat à la bombe commis en Israël depuis mars 2011. «Une bombe a explosé dans un bus dans le centre de Tel-Aviv. C'est une attaque terroriste», a affirmé un porte-parole du gouvernement israélien hier. L'explosion a eu lieu dans un autobus de la Compagnie Dan qui reliait des localités situées en périphérie de Tel-Aviv, la capitale israélienne. Selon des sources hospitalières et de sécurité, il y aurait eu 17 blessés parmi les passagers du bus. Interrogé par une chaîne de télévision israélienne quant aux possibles répercussions qu'aurait cet attentat sur les tentatives de parvenir à une trêve, le ministre de la Sécurité intérieure Yitzhak Aharonovitch a déclaré: «J'ignore si cet attentat aura une influence sur les discussions en cours en vue d'une trêve» entre Israël et les groupes palestiniens de la bande de Ghaza. L'attentat n'a pas été revendiqué, mais Al-Aqsa, chaîne de télévision proche du Hamas, a salué une «opération-martyr». La télévision publique israélienne diffusait des images montrant des ambulanciers portant secours aux blessés à même le trottoir. L'explosion d'hier à Tel-Aviv est survenue au moment où la chef de la diplomatie américaine, Hillary Clinton et le patron de l'ONU, Ban Ki-moon, continuaient leurs tractations en vue de tenter d'obtenir un cessez-le-feu entre les deux parties et aux fins de mettre un terme aux violences. Comme un seul homme, nonobstant le fait que tout acte de cette nature doit être condamné, l'Occident a unanimement condamné un attentat qui, comme l'affirme le chef de la diplomatie français, Laurent Fabius, a pris «(...) pour cible des civils au moment même où tout doit être mis en oeuvre pour parvenir à un cessez-le-feu». Comment cela se fait-il que M.Fabius n'ait pas condamné de la même manière et avec la même fermeté les raids israéliens qui ciblaient des civils? Les enfants et les bébés tués à Ghaza sont-ils des «terroristes» comme l'entité sioniste a trop tendance à qualifier les habitants de Ghaza? Depuis le début, mercredi dernier, de l'agression contre la bande de Ghaza, 140 Palestiniens ont été assassinés par Israël. Comment cela se fait-il que cela n'ait suscité aucune condamnation de la part de ceux qui s'émeuvent après l'explosion de Tel-Aviv? La vie des civils palestiniens n'a-t-elle pas plus de valeur que ça, à côté de la peur des civils israéliens? En fait, même l'immeuble abritant les agences de presse opérant dans la bande de Ghaza sont considérés par l'armée d'occupation israélienne comme des nids de terroristes et que ces derniers utiliseraient les journalistes comme «boucliers humains». L'armée d'occupation israélienne a récidivé hier ses raids contre ce même immeuble tuant un enfant de 10 ans. A-t-on condamné cet assassinat d'une autre enfant portant à plus de 30 enfants tués en une semaine par les raids meurtriers israéliens? Ces raids aveugles, qui font de toutes les habitations de Ghaza des sites militaires, qui doivent être frappés, induit une paranoïa extrême qui en fait devient inquiétante et dangereuse pour les populations du voisinage de l'Etat hébreu. De fait, le représentant palestinien auprès de l'ONU, Riyad Mansour, a donné le chiffre des morts palestiniens dans une lettre adressée au Secrétaire général de l'ONU dans laquelle il indique que l'agression israélienne avait fait, en une semaine, plus de 140 morts et plus de 950 blessés dans la bande de Ghaza. Ce message au chef des Nations unies a été envoyé en marge de la réunion du Conseil de sécurité, mardi soir, qui discutait sur une sollicitation des pays arabes qui exigent une réunion publique sur la crise à Ghaza. Les diplomates occidentaux, qui s'inquiètent que des vérités remontent à la surface contre Israël, prétendaient qu'une telle demande pourrait «saper les efforts pour arriver à un cessez-le-feu» donnant en fin de compte leur aval, à une réunion qui devait se tenir hier soir. Notons que les Etats-Unis se sont opposés, sans surprise en fait, à une déclaration du Conseil de sécurité de l'ONU sur la situation à Ghaza, jugeant qu'elle était «contre-productive» et qu'elle «n'apportait aucune contribution aux efforts diplomatiques en cours». C'est joliment dit pour laisser le temps à Israël de liquider la résistance palestinienne. En fait, c'est la manière avec laquelle l'Occident aborde le conflit israélo-palestinien qui fait obstacle à une solution équilibrée du contentieux. Toutes les déclarations faites depuis le début de l'agression vont dans le sens qu'il faut culpabiliser Hamas et protéger Israël des crimes qu'il commet à ciel ouvert contre les Palestiniens. C'est Israël qui a mis le feu aux poudres par l'assassinat du chef militaire du Hamas, Ahmed Jaabari, responsable de la branche armée des brigades Ezzeddine Al-Kassam, tué dans son véhicule avec son adjoint, Mohammed Hams. Ni l'ONU, ni la France encore moins les Etats-Unis n'ont condamné cet assassinat qui pouvait avoir des conséquences tragiques aussi bien pour les Palestiniens que pour les Israël. En visite mardi, en Israël, le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, tout en se gardant de condamner les exactions démesurées d'Israël contre la population ghazaouie, a été mielleux et compréhensif avec les dirigeants israéliens. Hier, à Ramallah, le ton change du tout au tout lorsque M.Ban exige un arrêt «immédiat» des tirs de roquettes indiquant: «Je réitère mon appel à ce que cessent immédiatement les tirs de roquettes des militants palestiniens contre les agglomérations israéliennes. C'est inacceptable». Oui, M. Ban trouve inacceptable des tirs de roquettes contre Israël mais estime convenable les raids de l'aviation, appuyée par l'armée terrestre et la marine israéliennes contre des cibles, souvent civiles, de la bande de Ghaza. Bien sûr, les Etats-Uniens ne cessent de l'affirmer, condamner les crimes d'Israël est «contre-productif» Ils l'ont encore réitéré mardi soir au Conseil de sécurité de l'ONU. Le gouvernement allemand, par la voix de son porte-parole, Steffen Seibert, condamnait «avec la plus grande véhémence l'attaque» perpétrée dans la matinée dans un bus à Tel-Aviv. Il n'est même pas besoin commenter les déclarations du gouvernement allemand, selon lequel la peur occasionnée aux Israéliens par les tirs de roquettes et la blessure de 17 passagers dans l'explosion d'un bus seraient plus graves et condamnables que la mort de 140 Palestiniens tués par les raids israéliens, Berlin estimant sans doute à l'instar des Etats-Unis qu'Israël a le droit de tuer les Palestiniens. Encore fois, les Palestiniens sont piégés. Victimes des crimes d'Israël, ils sont maintenant coupables d'exister, mettant les puissants en porte-à-faux par rapport au conflit palestino-israélien.