Après treize jours de bombardements meurtriers d'Israël, ayant fait plus de 410 morts côté palestinien, une ébauche de cessez-le-feu à Gaza commence à se dessiner. Laborieusement. La rencontre entre le président palestinien, Mahmoud Abbas, et le chef en exil du mouvement palestinien Hamas, à Doha, est attendue pour définir les contours d'un probable accord dont le principe est accepté par les parties belligérantes. Mais fort d'un silence complice, voire du soutien des grandes puissances à son action militaire contre Gaza, Israël poursuit son ethnocide en faisant fi de toutes les lois internationales censées protéger les civils en temps de guerre. Bien qu'ayant donné son accord, tout autant que le Hamas, pour une trêve humanitaire de trois heures entre 13h30 et 15h30 (locales) à Chajaya, à l'est de la ville de Gaza, à la demande du Comité international de la Croix-Rouge (Cicr), Israël a non seulement rompu cette trêve, mais a aussi commis un carnage en tuant 50 Palestiniens et en en blessant près de 400 autres, hier dimanche. Des milliers d'habitants tentaient, eux, de fuir Chajaya, un secteur proche de la frontière israélienne que les ambulances peinaient à atteindre en raison de l'intensité du pilonnage. Un ambulancier et un cameraman palestinien ont notamment été tués. Face à elle, la résistance palestinienne est en train de réaliser de véritables hauts faits d'armes, en dirigeant des opérations commandos derrière les lignes ennemies, mais que les médias de l'ennemi ont tues. La diplomatie est de plus en plus sollicitée, alors, pour mettre fin aux hostilités dans la bande de Gaza. Les regards se tournent, en effet, vers les efforts diplomatiques pour faire arrêter ces "crimes de guerre" comme a qualifié le chef de la Ligue arabe Nabil al-Arabi le bombardement israélien de Chajaya, en appelant à un "arrêt immédiat" de l'offensive israélienne sur l'enclave palestinienne. Doha est, à ce titre, au centre d'un ballet diplomatique, où sont attendus le président palestinien et le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, pour des entretiens séparés, sur les moyens de mettre fin au conflit à Gaza. Le président palestinien, qui s'impose comme partenaire incontournable de la solution au conflit, aux yeux non seulement du Hamas avec lequel il compose le gouvernement d'union nationale, mais aussi, d'Israël. Ce dernier, qui est rejoint par les grandes puissances, privilégie cette piste par opposition aux positions radicales de Hamas, coupable aux yeux de l'Occident, d'avoir rejeté une trêve, qui, pourtant, ne remplissait pas les conditions d'"un accord global". Parmi ses conditions pour un cessez-le-feu, remises à l'Egypte, au Qatar, à la Turquie, à la Ligue arabe et au président Abbas, le mouvement palestinien exige notamment, "la fin de l'agression contre le peuple palestinien", la levée complète du blocus de Gaza, l'ouverture du poste-frontière de Rafah avec l'Egypte et la libération de prisonniers. Durant sa visite hier à Koweït, Khaled Mechâal a, ce faisant, été reçu par l'émir Sabah al-Ahmad al-Sabah, dont le pays assure la présidence tournante de la Ligue arabe et du Conseil de coopération du Golfe (CCG). M. Abbas, quant à lui, devait s'entretenir, hier, avec l'émir du Qatar, cheikh Tamim Ben Hamad al-Thani, dont le pays est l'un des principaux soutiens du mouvement islamiste palestinien. Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, est attendu également à Doha dans le cadre d'une tournée au Proche-Orient. Le chef de l'ONU se rendra aujourd'hui à Koweït selon Kuna, puis au Caire, à Jérusalem, à Ramallah et à Amman. A. R. Nom Adresse email