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Riyad et Le Caire sabotent le Sommet de Doha
Publié dans El Watan le 17 - 01 - 2009

L'Arabie Saoudite ne veut pas perdre « un rôle » qui lui est attribué depuis soixante ans par les Etats-Unis : être « leader » sans conteste du monde arabe. C'est probablement la seule manière de comprendre le comportement curieux de Riyad, ces derniers jours.
En l'espace de 24 heures, la diplomatie saoudienne a convoqué un « sommet urgent » des pays membres du Conseil de coopération du Golfe (CCG) pour étudier la situation à Ghaza, vingt jours après le début des bombardements israéliens sur la bande de Ghaza ! L'objectif n'était pas d'arrêter le déluge de feu qui s'abat sans relâche sur les civils palestiniens ni de trouver un début de solution pour l'arrêt de l'agression israélienne, mais bien de saboter le Sommet arabe extraordinaire de Doha qui devait se tenir hier. Non satisfaits d'avoir refusé la tenue de ce sommet, sans convaincre, l'Arabie Saoudite et l'Egypte ont pesé de tout leurs poids pour déstabiliser la rencontre de Doha et privilégier celle du Koweït, prévue pour le 19 janvier, qui, à l'origine, est un sommet économique. Hier, Ben Hamed Al Attia, secrétaire général du CCG, l'a clairement déclaré sur la chaîne Al Jazeera : « Nous voulons que les efforts de certains pays, pour arriver à un cessez-le-feu à Ghaza, soient discutés au sommet du Koweït. »
Autrement dit, Riyad et le CCG donnent feu vert à l'Egypte pour faire aboutir, par tous les moyens, le plan de cessez-le-feu. Plan soutenu par Washington, par l'Autorité palestinienne, par Israël et discuté par le Hamas. Ni l'Algérie, ni la Syrie, ni le Liban, ni la Libye et ni le Soudan n'ont donné leur accord à ce plan. Pour une raison simple : la proposition égyptienne, inspirée par la France, veut imposer une présence militaire étrangère sur l'Axe de Philadelphie (frontière entre l'Egypte et la bande de Ghaza), lutter contre « la contrebande d'armes », arrêter le cessez-le-feu et laisser pour plus tard la question essentielle de l'ouverture du passage de Rafah. Tzipi Livni, ministre israélienne des Affaires étrangères, qui semble avoir perdu l'usage de la parole ces derniers jours, est partie à Washington pour conclure un accord destiné « à empêcher la contrebande d'armes entre l'Egypte et la bande de Ghaza ».
Cette visite, qui n'était pas prévue dans l'agenda, prouve au moins que la présence future d'officiers américains de renseignement dans la région de Rafah est presque acquise. Région déjà contrôlée par au moins 750 soldats égyptiens. Les médias occidentaux ont multiplié ces derniers jours la diffusion d'images présentées comme celles de « tunnels » entre Ghaza et l'Egypte par lesquels passeraient des armes. Le plan égyptien prend en charge tout cela et ajoute la proposition de conclure « une trêve de longue durée » (15 ans) entre le Hamas et Tel-Aviv. Ce que le mouvement de Khaled Mechâal refuse. Des délégués du Hamas, menés par Imad Al Alami, ont fait plusieurs fois le déplacement au Caire pour en discuter, mais sans y adhérer. D'où la présence de Khaled Mechaâl lui-même à Doha pour consulter les autres pays arabes, ceux qui ont un point de vue différent sur cette question.
Et d'où l'acharnement du Caire et de Riyad à barrer la route à toute expression d'opinion dénonçant le plan égyptien. L'Egypte et l'Arabie Saoudite ont exercé d'immenses pressions sur le Maroc, les Emirats arabes unis, le Yémen et Bahreïn pour éviter le déplacement à Doha. Le plus comique dans l'affaire est que Rabat et Abu Dhabi avaient donné leur accord pour participer au sommet de Doha, avant de se raviser. Rabat a envoyé à la dernière minute son ministre des Affaires étrangères. Il en est de même pour Oman. L'Irak, Djibouti et la Libye ont délégué de hauts responsables. Mahmoud Abbas a lui aussi changé d'avis sans donner d'explication après avoir dit OK au sommet de Doha. Il n'a délégué personne pour le représenter ! « Nous aurions aimé qu'Abou Mazen soit présent pour parler des souffrances de son peuple.
Mais il a préféré l'absence », a regretté l'émir du Qatar d'un ton amer. Le président de l'Autorité palestinienne a préféré discuter, hier à Ramallah, avec Ban Ki-moon, le secrétaire général de l'ONU, qui a appelé Israël à déclarer « un cessez-le-feu unilatéral ». S'agit-il d'une porte de sortie pour Tel-Aviv ? Israël a ignoré la résolution 1860 du Conseil de sécurité de l'ONU appelant à un cessez-le-feu à Ghaza sans que cela fasse réagir Ban Ki-moon. Outre le Hamas, 7 autres factions palestiniennes, dont El Djihad Al Islami, étaient présentes dans la capitale qatarie. L'Algérie, la Syrie, le Soudan, le Liban, la Mauritanie et les Comores étaient représentés par leurs présidents au Sommet extraordinaire sur Ghaza (au lieu de Sommet extraordinaire arabe) ; il en est de même pour l'Iran et le Sénégal, invités à titre d'observateurs. Qualité accordée également aux représentants de la Turquie, de l'Indonésie et du Venezuela.
La diplomatie du Qatar a voulu, de cette manière, sortir du cercle arabe étroit et donner une dimension islamique et mondiale à cette initiative pour Ghaza. L'Union européenne (UE) n'a pas répondu à l'invitation de Doha. La présence de l'Iran, du leader du Hamas et du représentant de président vénézuélien a visiblement irrité Bruxelles. Amr Moussa, secrétaire général de la Ligue arabe, n'a pas fait le déplacement à Doha, préférant assister à la réunion à Koweït des ministres arabes des Affaires étrangères. Il a dénoncé « l'immense anarchie » qui marque la situation arabe. Sauf que Amr Moussa, qui est d'abord un Egyptien, n'a rien fait pour convaincre les dirigeants arabes de se déplacer à Doha. Dans les coulisses, il a tout fait pour fédérer les points de vue sur « le plan égyptien » de cessez-le feu.
Riyad, qui a interdit les manifestations populaires pour Ghaza, a profité de cette « situation » et a remis sur le tapis l'initiative arabe de Beyrouth de paix avec Israël. « Personne ne va accorder de l'intérêt à cette initiative au moment où le peuple palestinien se fait bombarder par les F16 israéliens », a commenté le ministre des Affaires étrangères soudanais. « Israël n'a pas répondu à cette initiative. Au contraire, il a imposé le blocus à Ghaza et a accentué la colonisation. La normalisation nous a rien apporté. Le seul choix reste la résistance », a déclaré Khaled Mechâal, hier à Doha. Le leader de Hamas a plaidé pour « l'unité du peuple palestinien » sous le parapluie arabe.


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