C'est toute l'impuissance de la diplomatie, arabe et occidentale, face à la machine sioniste à laquelle nous assistons depuis maintenant deux semaines à Gaza. Benjamin Netanyahu, le chef du gouvernement israélien, refuse d'entendre parler de cessez-le-feu avec ses interlocuteurs après que son initiative eut été rejetée par le Hamas. Le bilan du nombre de victimes palestiniennes s'alourdit sous le regard impuissant de l'Autorité palestinienne et complaisant des pays occidentaux, incapables de dire stop à Israël. Quasiment absent de la scène depuis le début de l'agression israélienne, le président de l'Autorité palestinienne reprend l'initiative en se rendant hier au Qatar dans l'espoir d'arracher au chef politique du Hamas, Khaled Mechâal, des concessions permettant la conclusion d'une trêve avec l'Etat hébreu. Mahmoud Abbas, que le Hamas a délibérément voulu écarter de la scène politique, espère parvenir à un résultat qui épargnerait des vies palestiniennes. Réduite à un rôle secondaire par certaines monarchies du Golfe et d'autres pays arabes, ainsi que la Turquie d'Erdogan qui ont fait du mouvement islamiste Hamas leur interlocuteur privilégié, l'Autorité palestinienne n'a que ses yeux pour pleurer un peuple sur lequel se défoule Israël, à chaque fois que le besoin se fait sentir. Les retombées de cette situation sont catastrophiques pour le peuple palestinien qui voit un accord de paix s'éloigner de plus en plus, car Israël profite de la faiblesse de la position des Palestiniens pour revoir à la hausse ses exigences, déjà excessives. Un semblant d'Etat palestinien, totalement démilitarisé, est l'objectif désormais recherché par Benjamin Netanyahu, alors qu'une solution à deux Etats était le but des négociations israélo-palestiniennes enclenchées à Oslo en 1991. Comptant sur le soutien inconditionnel des Occidentaux, l'Etat hébreu fait durer le suspense, sans que nul trouve à redire, comme c'est le cas aujourd'hui face à ces boucheries quotidiennes à Gaza, qui ne suscitent que des condamnations du bout des lèvres des officiels, alors que les rues grondent de colère contre les crimes de guerre. En attendant une hypothétique unité des factions palestiniennes, l'armée israélienne sème la mort à tout vent à Gaza. Nom Adresse email