Le pays du Jasmin post-Ben Ali ne fait peut-être plus rêver, mais il garde encore tous ses atouts. Les touristes algériens sont encore très nombreux à le penser. Rien ne semble arrêter les touristes algériens encore très nombreux à se rendre cet été au pays du Jasmin. Les plateformes d'accueil aux frontières, à l'image d'Oum Tboul, enregistrent des kilomètres de file d'attente attestant du rush ininterrompu depuis le début du mois d'août. Un peu plus fluides, mais toujours aussi importants, les départs à l'aéroport international d'Alger Houari-Boumediene connaissent un nombre non négligeable comme constaté hier sur les lieux. "Mes amis m'ont longtemps loué les mérites de la Tunisie à tel point que je ne peux plus attendre. Je pars en vacances pour une quinzaine de jours de découverte", nous a déclaré joyeusement une dame rencontrée, hier, au guichet Tunis Air. C'est aussi le cas de cette famille dont les enfants ont applaudi l'initiative de l'Office national du tourisme tunisien (ONTT) qui leur a remis, hier, à l'enregistrement, des casquettes et des tee-shirts sérigraphiés au nom de la destination. "L'opération a commencé à l'aéroport et aux postes frontaliers depuis le début août pour durer tout le mois", a indiqué Bassam Ouartani, représentant de l'ONTT en Algérie. Et d'ajouter : "Tunis Air opère avec un vol quotidien, mais c'est loin d'être suffisant pour absorber toute la demande. Aussi, les départs sont beaucoup plus importants par voie terrestre. Raison pour laquelle nous réservons beaucoup d'attention à cette catégorie." La présence physique de l'ONTT aux postes frontaliers dénote du répondant des Tunisiens vis-à-vis des doléances algériennes, notamment via les agences de voyages qui constituent, quelque part, le porte-drapeau du touriste algérien. "Nous encourageons les touristes algériens à s'adresser aux agences pour organiser leur séjour. C'est une sécurité supplémentaire car le touriste algérien disposera d'un vis-à-vis en cas de réclamation, en l'occurrence l'ONTT", a insisté notre interlocuteur, se félicitant de n'enregistrer jusque-là aucun incident majeur. "J'ai effectué ces derniers jours des visites à des agences algériennes pour m'enquérir du niveau des prestations. Dieu merci, tout semble bien se passer", nous a affirmé M. Ouartani, tout en reconnaissant que "la perfection n'existe pas". Ce professionnel du tourisme qui a une parfaite connaissance de l'Algérie atteste que le marché algérien, qui constitue 20% des entrées, représente une grande importance pour la Tunisie, qui lui réserve désormais une place de choix. Preuve en est, l'Algérie a bénéficié de la première sortie à l'étranger de la nouvelle directrice de l'ONTT qui a accédé à ce poste depuis quelques mois seulement. Elle est venue écouter les professionnels des voyages et dessiner les nouveaux contours d'une collaboration plus étroite entre les différents intervenants du secteur. La campagne de communication lancée ce mois d'août traduit, à elle seule, la volonté des Tunisiens d'aller de l'avant. "De l'eau et des boissons gazeuses sont offertes aux touristes algériens aux frontières, ainsi que de petits souvenirs en guise de bienvenue et des autocollants (drapeaux algérien et tunisien) à coller sur les voitures", a indiqué M. Ouartani. Il précise qu'une enquête de satisfaction est menée auprès des Algériens par le biais d'un formulaire à remplir à la sortie du territoire tunisien. Abdelmadjid Ferchichi, ambassadeur de Tunisie à Alger : "La situation politico-sécuritaire n'a pas d'impact sur le touriste algérien" Rencontré, hier, à l'aéroport, Abdelmadjid Ferchichi, ambassadeur de Tunisie à Alger, nous assure que "toutes les dispositions sont prises pour réserver le meilleur accueil possible aux touristes algériens". Et d'ajouter : "Les Algériens ne sont pas de simples touristes, mais des visiteurs dans leur second pays." Le diplomate qui a confirmé l'enregistrement d'une très grande affluence des Algériens atteste que "la situation politico-sécuritaire n'a pas d'impact sur le touriste algérien". Il reconnaît que "la coopération entre nos deux pays sur le plan sécuritaire existe bel et bien et continue à se consolider". Il expliquera, en outre, que "s'il existe certaines personnes qui profitent de la vulnérabilité politico-sécuritaire qui prévaut en Libye, cela nous dicte de redoubler d'efforts pour parer à cette situation d'exception qui nécessite l'attention des Algériens et des Tunisiens en incluant les pays limitrophes". Pas de taxe touristique pour l'été 2014 "La disposition de la taxe touristique est bien consignée dans la loi de finances adoptée récemment par le Parlement, mais son application n'est pas de mise pour l'été 2014", nous a affirmé, hier, le représentant de l'ONTT à Alger, précisant que "des voies et moyens sont à l'étude pour voir dans quelle mesure il est possible d'épargner les touristes algériens". Force est de constater que la situation économique en Tunisie avec la raréfaction des ressources reste, sans nul doute, la principale raison qui a amené les Tunisiens à revoir leur copie en la matière et décider de nouvelles taxes en adéquation avec la réalité actuelle. Aussi, il a été décidé par l'article l'article 36 de la loi de finances complémentaire tunisienne pour 2014 que "les étrangers non résidents en Tunisie devront payer une taxe de 30 dinars tunisiens (1 euro = environ 2 dinars) en quittant le territoire". N S Nom Adresse email