Le FFS, qui a toujours cherché à prétendre incarner l'opposition, ne manque pas de qualifier son entreprise de "première" dans les annales politiques. Le Front des forces socialistes (FFS), qui a participé à la fois à la conférence de la Coordination nationale pour les libertés et la transition démocratique (CNLTD), que forment des partis de l'opposition, et aux consultations sur la révision de la Constitution initiée par le pouvoir, se positionne désormais entre les deux camps pour proposer une conférence nationale de "consensus". Le stratagème choisi par le vieux parti, note-t-on dans la résolution de son dernier Conseil national, se veut comme "un mode opératoire inclusif, participatif et transparent". Le parti de Hocine Aït Ahmed, écrivent les rédacteurs de la résolution, puise ce choix de son expérience d'un demi-siècle "d'action politique". D'où l'énumération, d'emblée, de quelques "leçons à retenir" à même de réussir cette conférence dont l'objectif est de concilier toutes les parties (pouvoir, opposition et société civile) "pour la réalisation d'un consensus national pour un changement démocratique du système de gouvernance politique, économique, social, culturel et environnemental". Le FFS, qui s'érige ainsi en lien entre le pouvoir et l'opposition, est, toutefois, conscient que cette tâche s'annonce des plus difficiles. "La recherche d'un consensus dans le contexte politique national est une tâche complexe et risquée car sujette à critique par tous ceux qui pourraient y voir une menace pour leur position respective au sein du pouvoir ou dans l'opposition", lit-on dans la résolution du CN du parti, lequel "ne sous-estime pas les difficultés de mise en œuvre" d'un tel projet. C'est la raison pour laquelle, juge le FFS, des "précautions s'imposent (...)". Le FFS, qui a toujours prétendu incarner l'opposition, ne manque pas de qualifier son entreprise de "première" dans les annales politiques. "C'est une première dans les annales politiques qu'un parti d'opposition lance une initiative pour la construction d'un consensus national, alors que de tout temps et en tout lieu une telle approche restait du ressort des gouvernements qui l'utilisaient pour élargir leur base de pouvoir", estime le parti. Ceci avant de justifier sa participation, pour le moins incongrue, en même temps à la conférence de la CNLTD et aux consultations sur la révision constitutionnelle. "Notre participation à la conférence de la CNLTD comme aux consultations sur la révision de la Constitution initiée par le pouvoir vise à montrer l'intérêt que nous portons aux positions des uns et des autres, ainsi que notre capacité unique à parler à tous, en toute confiance et sans préjugés et, de ce fait, à même de les concilier dans le cadre de la reconstruction d'un consensus national en facilitant les échanges et la médiation entre tous". Tel est le propos tenu par la direction du FFS qui, visiblement, cherche à se replacer sur la scène politique. Si le CN du FFS émet quelques recommandations utiles pour un "consensus national", il n'en demeure pas moins dubitatif quant à son aboutissement. Il sait, à ce titre, qu'"il faut bien admettre qu'il y a des incertitudes liées à la conjoncture politique nationale qui ne permettent pas d'identifier le ou les acteurs au sein du régime en mesure d'engager le système dans la reconstruction du consensus national et que les conditions ne sont donc pas encore réunies pour pronostiquer le succès de cette initiative". Une question se pose : le FFS a-t-il le poids nécessaire pour peser sur la scène politique et fédérer un grand nombre d'acteurs autour de son projet de consensus ? F A Nom Adresse email