En rappelant que le FFS a été destinataire d'une invitation émanant du chef de cabinet de la présidence de la République, dans le cadre de la concertation sur la révision constitutionnelle, le communiqué, explique que cette démarche s'inscrit «dans un esprit de consensus et dans le cadre des contacts politiques engagés pour la reconstruction d'un consensus national». Aussi, le FFS décide de «répondre favorablement à cette invitation, pour donner son point de vue sur la situation politique et institutionnelle dans le pays», ajoute le communiqué du parti, signé par son premier secrétaire, Ahmed Betatache. La même source précise, en outre, que la rencontre se déroulera au siège de la présidence le mardi 17 juin 2014. Cette décision, qui vient mettre fin au suspens au sujet de la participation aux consultations politiques initiées par le président Bouteflika, intervient quelques jours seulement après que le FFS ait pris part à la conférence regroupant l'opposition, organisée le 10 juin dernier à Zeralda, à l'initiative de la Coordination pour les libertés et la transition démocratique (Cnltd). Un acte politique, que le plus vieux parti de l'opposition avait expliqué par le souci «d'exposer son point de vue sur cette conférence». Le FFS avait informé l'opinion publique qu'«il avait été destinataire d'une invitation de la Coordination pour les libertés et la transition démocratique pour assister à la conférence qui aura lieu le 10 juin 2014» pour débattre ensemble «des différentes politiques et étapes qui peuvent mener notre pays vers un nouveau destin, dans l'intérêt de l'Algérie et de tous les Algériens». Sa réponse favorable aux appels de l'opposition et du pouvoir semble confirmer une nouvelle orientation du parti, inaugurée depuis les dernières élections. Résultat aussi de son 5e congrès, le plus vieux parti de l'opposition, qui venait de mettre fin à son boycott, est passé à une autre étape avec le «ni boycott, ni articipation, ni abstention». Ce qui tranche carrément avec les positions antérieures. Mais voilà qu'il décide d'expérimenter les douceurs de la «real-politique», non pas en renvoyant dos-à-dos opposition et pouvoir comme par le passé, mais en composant avec l'une et l'autre partie. Par pragmatisme aussi, le FFS jouerait donc, au balancier entre les deux. Mais à quelle fin le ferait-il ? Pour faire office d'intermédiaire pardi ! diront certains. Cela peut également participer de la quête de construction d'un «consensus national», en tant qu'objectif à atteindre, comme il l'a clamé en refusant d'intégrer le gouvernement. La réponse qui conforte ce point de vue a été donnée, à notre sens, par le premier secrétaire du parti, Ahmed Betatache, du FFS, qui, lors de réunions de l'opposition, a soutenu le principe d'un dialogue entre le pouvoir et l'opposition dans «toute initiative de changement». Ahmed Betatache a souligné que, depuis le début de la crise, à savoir «l'arrêt du processus électoral, le FFS appelle au dialogue comme seule solution pour sortir de la crise. La reconstruction du consensus national demande les efforts de tous les acteurs politiques, du système, de l'opposition et de la société civile. Je pense qu'il est dangereux d'ignorer cet acteur politique qu'est le système». A. R.