Le FFS décide de répondre favorablement à l'invitation de la CNLTD pour exposer son point de vue sur la transition démocratique revendiquée par les partis politiques de l'opposition et des personnalités. Le FFS, dont les principaux dirigeants se sont réunis vendredi dernier à Alger, ne s'est pas encore déterminé sur sa participation aux consultations politiques menées par Ahmed Ouyahia autour de la révision constitutionnelle. Après des semaines d'hésitation, le Front des forces socialistes (FSS) a finalement décidé de se joindre aux autres forces de l'opposition qui vont se rencontrer le 10 juin dans une conférence nationale qu'organise l'opposition. Le FFS, dont les principaux dirigeants se sont réunis vendredi en fin de journée à Alger, n'a pas tranché, en revanche, la question de sa participation aux consultations politiques que mène Ahmed Ouyahia autour de la révision constitutionnelle. «Dans un esprit de consensus et pour des raisons de principes, le FFS décide de répondre favorablement à cette invitation (de la CNLTD, ndlr) pour exposer son point de vue sur cette conférence», indique ainsi un communiqué du FFS, signé de son premier secrétaire national, Ahmed Betatache. Ce parti n'a pas précisé le niveau des cadres qui vont le représenter. La rencontre, qui a réuni vendredi en fin de journée les cinq membres de l'instance présidentielle du FFS, les membres du secrétariat national et les présidents des commissions permanentes du conseil national, n'a pourtant pas abordé que le seul point lié à l'invitation de la CNLTD. Cette réunion, qui a pris beaucoup plus de temps que prévu, devait également trancher sur une autre invitation. Le parti est attendu chez Ahmed Ouyahia qui mène, tambour battant, les «consultations» en vue de la révision de la Constitution. Curieusement, le plus vieux parti de l'opposition n'a pas trouvé de «consensus» nécessaire autour de cette question. Des cadres verraient d'un mauvais œil la participation du parti à deux réunions opposées. Une réaction, somme toute, logique puisque l'on ne peut pas aller à une conférence qui aborde une «transition démocratique» et se précipiter ensuite au palais présidentiel pour faire des propositions sur la révision de la Constitution. «Au nom du consensus» Aussi paradoxal que cela puisse paraître, tout porte à croire que le FFS participe également aux consultations que mène Ahmed Ouyahia. Le parti ira donc exposer ses positions au nom du «consensus». Une position qui s'inscrit dans le cadre de sa proposition d'organiser une «conférence du consensus national», une rencontre qui va regrouper l'opposition et le pouvoir autour d'une «solution de sortie de crise». La conférence du consensus national n'est pourtant pas très loin de la suggestion de la CNLTD. La seule différence réside dans le timing. Pendant que le FFS veut associer le pouvoir dès la première rencontre, la Coordination nationale pour les libertés et la transition démocratique veut structurer d'abord l'opposition afin de faire bloc face au pouvoir. «Nous prendrons le temps qu'il faudra», a expliqué récemment Ahmed Betatache, premier secrétaire du FFS. «Nous devons obliger le pouvoir à accepter de négocier une sortie de crise», répond, au nom de la CNLTD, Abderrazak Makri, président du MSP. Au-delà de ces divergences, une chose est désormais acquise : avec la participation du FFS, la conférence nationale de l'opposition prend tout son sens. Le reste relève de la liberté d'action de chaque parti.