Quelque 512 autres marchés parallèles sont en voie d'éradication alors que les services du ministère ont procédé à l'élimination de 41 267 intervenants dans ces places commerciales illicites et réinséré 18 299 personnes dans des activités légales. Les pouvoirs publics ont éradiqué 856 marchés informels à fin juin sur un total de 1 368 recensés à travers le territoire national. C'est ce que révèle un bilan de l'opération de lutte contre le commerce informel pour le 1er semestre 2014, publié jeudi dernier par le ministère du Commerce. Quelque 512 espaces informels sont, par ailleurs, en cours d'éradication, alors que les services du ministère ont procédé à l'élimination de 41 267 personnes exerçant dans ces marchés et réinséré 18 299 intervenants dans des activités légales, précise le bilan du ministère de tutelle. Pour remédier à cette situation, le ministère annonce la réalisation de nouveaux espaces commerciaux, dont 8 marchés de gros de fruits et légumes et 291 marchés couverts. Le ministère du Commerce a, en outre, procédé à la réhabilitation de 22 marchés de gros de fruits et légumes, en raison de la précarité de leurs équipements en affirmant que 5 autres sont en cours de réhabilitation. "Une seconde opération de réhabilitation des marchés de gros sera lancée dans les prochains jours après l'achèvement de l'audit national en cours", indique encore le ministère. En 2012, le ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales avait, en collaboration avec celui du Commerce, entamé une vaste opération d'éradication des marchés informels. Une enveloppe de 14 milliards de dinars, dont 10 milliards engagés par le ministère du Commerce, avait été mobilisée pour la résorption de ce phénomène à travers la mise en place d'espaces commerciaux réglementés au niveau local. Le marché informel est devenu un créneau qui échappe entièrement au contrôle des pouvoirs publics. Un secteur qui représente, selon certains experts, entre 50 et 60% de l'économie nationale. Certes, des actions ont été entreprises pour son éradication, mais le chemin à parcourir dans ce sens s'est avéré encore plus long. Le ministère du Commerce a vite compris que la solution ne réside guère dans la répression tous azimuts des acteurs de cet espace clandestin. Bien au contraire, le défi que doit relever le département d'Amara Benyounès est de réussir à convaincre ces "vendeurs malveillants" à suivre la voie de la légalité en leur proposant des solutions concrètes. Plusieurs observateurs et autres organisations professionnelles, très au fait de cet épineux problème, attirent l'attention des autorités sur les dangers que provoque la vente des produits alimentaires sur le marché informel. Ils ont constaté, durant le Ramadhan qui a coïncidé avec la saison estivale, qu'une importante quantité de ces produits est vendue en plein air, exposée au soleil et à la poussière. Parmi cette marchandise, l'on peut citer à titre d'exemple des bouteilles de jus et de limonade, des boîtes de concentré de tomates, du lait et ses dérivés, du pain, de la viande, des œufs, des légumes secs, des épices, des composants et des ingrédients de gâteaux... étalés à même le sol, en plein soleil et à une température dépassant les 30°. "Où sont les autorités ?", s'interrogent les consommateurs. Le ministère gagnerait, en fait, à offrir à ces commerçants illégaux la chance de régulariser leur situation. Il faut, pour cela, étudier avec minutie les raisons qui poussent ces citoyens indélicats à jeter leur dévolu sur ce monde de transactions parallèles. La principale raison à l'origine de ce choix "imposé", ce sont toutes les conditions jugées inaccessibles pour exercer ce métier conformément à la réglementation en vigueur. Afin de les inciter à la régularité, les pouvoirs publics doivent ainsi arrêter une batterie de mesures de facilitations. À commencer par les modalités d'obtention du registre du commerce, l'accès au financement bancaire, l'achat ou la location d'un local... Si tout ce soutien est apporté et que ce "marchand des trottoirs" persiste dans son irrégularité, le recours à la sanction sera à ce moment justifiée. La contribution des services de sécurité sera également légitimée. Une vaste opération d'élimination de ces marchés noirs a été entamée de façon plus sérieuse il y a près d'une année. Sur un ensemble de 1 368 surfaces commerciales informelles, 791 ont été éliminées durant les 5 premiers mois de l'année 2014. L'autre levier sur lequel devra s'appuyer le ministère est la construction d'un maximum d'infrastructures commerciales, telles que des marchés de proximité, de gros, couverts... Le déficit en ces structures est estimé à 1 500 unités. Autant d'unités qui viendront s'ajouter aux 1 575 autres existantes. Ce commerce illicite est favorisé, faut-il le souligner, par les fournisseurs, que sont les grossistes, les fabricants, les producteurs qui, ayant des doutes sur la qualité de leurs produits, écoulent leurs marchandises à travers ce circuit parallèle. Mauvaise qualité, date de péremption, contrefaçon... sont autant de motifs qui poussent ces opérateurs indélicats à opter pour le marché noir loin de tout cheminement officiel, contrôlé par les pouvoirs publics. D'où la nécessité de renforcer le contrôle au sein des approvisionneurs de ces espaces commerciaux interdits. B. K. Nom Adresse email