La question des prix des nuitées dans les hôtels en Algérie revient à chaque discussion sur l'accessibilité de la destination Algérie. Afin d'aider nos lecteurs à se faire une idée sur la politique des prix en hôtellerie, voici quelques éclaircissements. Les managers de l'hôtellerie, à travers le monde, se basent sur trois grandes variables pour la détermination des tarifs de cession des chambres aux clients. Dans leurs politiques des prix, ils peuvent se baser sur une variante ou faire des combinaisons entre les trois variantes. Nous avons la méthode dite de la concurrence, celle de la demande et, enfin, celle dite de gestion. La méthode du prix de la concurrence, comme son nom l'indique, consiste à retenir le prix pratiqué par les établissements concurrents pour à la fois prendre une part dans le marché et éviter tout manque à gagner. Si on ouvre un quatre étoiles à Tichy et que la concurrence applique pour un séjour en demi-pension par personne en occupation double la somme de 3000 dinars TTC par jour, ce sera aussi le prix. La méthode de la demande recourt aux règles basiques du marché, soit l'offre et la demande. On pratique le prix que notre clientèle, pour des raisons aussi bien objectives que psychologiques, est prête à payer. Si ma clientèle est prête à payer 20 000 dinars par chambre pour un hôtel 2 étoiles qu'on ouvre à Sidi Yahia, ce dernier sera le prix. Dans les méthodes de gestion, on cite quatre approches : celle du coût de revient, celle du seuil de rentabilité, celle du millième et, enfin, celle du Revpar. La première consiste à calculer le coût de revient d'une chambre auquel on applique une marge. La seconde consiste à connaître le prix à partir duquel l'hôtel ne réalise ni pertes, ni bénéfices pour, ensuite, appliquer une marge unitaire. La troisième, celle du millième, consiste à prendre en considération le fait que l'investissement hôtelier est très important. D'où l'usage, dans la profession, de se baser sur les coûts d'achat ou de location de l'hôtel pour déterminer le prix de commercialisation des chambres. Les hôteliers disposent de la règle du «1/700e», autrefois «1/1000e», comme outil de fixation du prix d'une chambre. On prend le prix d'acquisition de l'établissement que l'on divise par le nombre de chambres louables puis par 700. Le résultat nous donne le prix moyen de vente d'une chambre à louer. Aujourd'hui, la quatrième méthode, celle du Revpar, tend à remplacer la règle du millième. Selon cette approche, le prix de location de la chambre dépend du revenu par chambre disponible. Le Revpar est un indicateur qui prend en considération le prix moyen, tiré de la règle du millième, et le taux d'occupation obtenu grâce à l'historique des ventes. Dans l'industrie hôtelière, l'offre est fixe et limitée dans les chambres louables. A cause de ces spécificités, l'hôtelier gère au quotidien les deux facteurs de risques que sont un stock de chambres «périssables» et d'éventuelles annulations et no-show. Chaque jour, un hôtelier s'interroge sur le nombre de chambres qu'il va vendre, priant qu'il n'y ait pas d'annulation, qu'il a fait le bon choix en recourant au surbooking ou non. Ce même hôtelier, tant qu'il a une seule chambre d'invendu, se posera des questions sur le tarif qu'il appliquera. Il se demande s'il doit revoir à la baisse les prix pour éviter les périssables tout ayant la peur de faire encourir à son établissement des manques à gagner en vendant au dessous du prix public affiché. Ainsi, le chalenge consiste en l'analyse d'un maximum de facteurs pour obtenir le meilleur résultat de la combinaison «taux d'occupation sur prix moyen chambre» afin de maximiser le revenu global de l'hôtel dans un marché segmenté. C'est pour cela que de nos jours, dans un environnement concurrentiels, une fois le «Revpar» déterminé, l'approche par la demande permet à l'hôtelier de segmenter son marché, c'est-à-dire identifier sa clientèle par grands groupes auxquels il propose des classes tarifaires assorties de certains niveaux de qualité ou de contraintes commerciales. Nom Adresse email