Si la distribution de lait conditionné en sachet est pratiquement régulière depuis le début de l'été, avec une périodicité trihebdomadaire, le rationnement est toujours de mise et la tendance, à la vente par lots. Deux conditions implicites s'imposent à l'achat : être client chez l'épicier fournisseur de lait et commencer par lui demander d'autres denrées avant d'oser formuler le besoin d'un ou deux sachets du liquide convoité. Pour une quantité plus grande, le commerçant opposera un "kayen entaa 15 000 !" (il y en a pour 150 DA) en précisant qu'il s'agit de la marque la plus demandée. Pour ce prix, le lot comprend 4 sachets de lait reconstitué pasteurisé et partiellement écrémé (apprécié, celui-là précisément pour sa consistance et son goût) avec, obligatoirement, un sachet de lait de vache écrémé "100% naturel" (comme spécifié sur l'emballage), doublement plus cher et plutôt très liquide. Bien content d'avoir fait sa provision (il y a quelques mois, la tendance était à deux sachets par famille) de "bon" lait qu'il exhibe comme un trophée, en rentrant chez lui, le consommateur, forcé à la complaisance à l'égard de son fournisseur (qui peut tout à fait dire qu'il ne lui en reste plus), accepte "le marché" avec le sourire. Il paie, après tout, au prix réglementé ; ce qui n'était pas le cas, il y a quelques mois encore. F. S. Nom Adresse email