Il existe 4000 vaches laitières identifiées pour 300 éleveurs affiliés, le reste du cheptel, quelque 43 000 bovins, selon les statistiques, erre dans la nature en élevage extensif. L'entrée en production d'une nouvelle laiterie dans la wilaya de Guelma est une initiative d'une importance capitale, du fait qu'elle tend à rompre avec les filières informelles de collecte et de vente de lait cru, lesquelles constituent un danger pour la santé publique. Des vétérinaires, que nous avons contactés, attestent d'une endémie de brucellose, plus communément appelée chez l'homme fièvre de Malte et de tuberculose, transmissible à l'homme à travers le lait cru. Des dizaines de cas sont enregistrés chaque année à Guelma. La laiterie Safia du groupe Abidi, implantée dans la commune d'El Fedjoudj, à quelques encablures au nord du chef-lieu de wilaya, a démarré, le 1e février 2011, une production de lait cru de vache, pasteurisé à 100 %. Sur le site de ladite laiterie, deux types de sachet sont produits: du lait reconstitué pasteurisé à base de poudre de lait et du lait de vache pasteurisé de à 100 %. «Nous avons démarré notre production le 1er février avec 500 litres par jour. Aujourd'hui, nous avons atteint les 2 000 sachets de lait de vache pasteurisé», nous déclare Karim Abidi responsable de cette unité. Et d'ajouter: «Nous avons été très sensibles aux nouvelles orientations du ministère de l'Agriculture qui incite les éleveurs, les collecteurs et les transformateurs de lait à s'organiser en filière et par la même rompre les chaînes informelles de vente de lait cru.» Selon notre interlocuteur, 12 éleveurs ont déjà signé une convention et 5 autres sont en phase d'y souscrire. En clair, les éleveurs bénéficient de facto des primes octroyées par l'Etat (12 dinars) au même titre que les collecteurs et les centres de collecte (5 dinars). Mais encore, la prime d'encouragement à l'intégration du lait cru chez le transformateur passe de 4 à 5 dinars. Ainsi, le défi est de taille, car, nous dit-on, il va falloir équilibrer entre production de lait pasteurisé (issu de la poudre) et lait pasteurisé 100 % de vache, pour réduire un tant soit peu la facture d'importation de lait en poudre. Pour ce faire, et chose indéniable, la production de lait cru est tributaire de l'importance du cheptel de vaches laitières à Guelma. Selon le président de l'association Bovin laitier moderne (BLM) de cette wilaya, il existe 4 000 vaches laitières identifiées pour 300 éleveurs affiliés. Pour le reste du cheptel, plus de 43 000 bovins, selon les statistiques, il erre dans la nature en élevage extensif.