Un proche du président français François Hollande, l'ancien banquier d'affaires Emmanuel Macron, a été nommé hier ministre de l'Economie, succédant au bouillant Arnaud Montebourg, dont les critiques de la politique économique du chef de l'Etat ont provoqué la pire crise de la présidence. Emmanuel Macron, 36 ans, était jusqu'à la mi-juillet secrétaire général adjoint de la présidence et conseiller économique et financier de François Hollande. La nomination de ce tenant d'une ligne plus libérale, qui n'est pas membre du Parti socialiste, montre que le président et son Premier ministre, Manuel Valls, ont tranché contre les partisans d'une politique plus sociale, alors que la France est en proie à un fort chômage, dans un contexte de croissance en panne. Le nouveau gouvernement comprend seize ministres de plein exercice, huit hommes et huit femmes. Le remaniement est très limité puisque douze ministres conservent leurs fonctions, notamment le chef de la diplomatie, Laurent Fabius, le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, ou la ministre de la Justice, Christiane Taubira. Najat Vallaud-Belkacem, jusqu'ici ministre de la Jeunesse et des Sports, devient ministre de l'Education nationale, à quelques jours de la rentrée scolaire, en remplacement de Benoît Hamon, un autre partisan de l'aile gauche du parti socialiste, qui avait soutenu Arnaud Montebourg dans ses critiques. Fleur Pellerin, qui était secrétaire d'Etat au Commerce extérieur, devient ministre de la Culture, succédant à Aurélie Filippetti, qui n'a pas souhaité faire partie du nouveau gouvernement. L'aile gauche du Parti socialiste est depuis des mois vent debout contre le "pacte de responsabilité" décidé par François Hollande qui prévoit 40 milliards d'euros en faveur des entreprises et 50 milliards d'économies en trois ans. Avec le départ de ses représentants au gouvernement, François Hollande prend le risque d'effriter sa majorité parlementaire. Les socialistes et leurs alliés du Parti radical comptent 307 députés alors que la majorité absolue est de 289. Elu avec le soutien des écologistes et d'une partie de l'extrême-gauche, François Hollande ne peut déjà plus compter ni sur ces derniers, passés à une quasi-opposition, ni sur les Verts qui n'ont pas participé au gouvernement sortant et ont repris leur liberté de vote. Nom Adresse email