Il s'appelle Sanderson Wala Jean-Philippe. C'est un sympathique Camerounais âgé de 26 ans, lui même originaire de Douala, la capitale du Cameroun, et qui réside depuis plus d'une année à... Tizi Ouzou où il travaille comme conducteur de travaux au sein d'une entreprise algérienne privée d'éclairage public. Sa particularité est qu'il a, à peu près le même âge qu'Ebossé, avec lequel il a déjà joué au football à Douala, en catégorie de jeunes, avant de se retrouver en Kabylie, l'un pour exercer son métier d'électricien à Tizi Ouzou où il s'est d'ailleurs marié avec une Algérienne, l'autre pour monnayer son immense talent de footballeur racé sous les couleurs de la JS Kabylie. "Au lotissement Sud-Ouest de Tizi Ouzou où j'ai loué un studio avec ma femme algérienne, des jeunes du quartier m'ont aussitôt surnommé Ebossé, qui est un prénom camerounais. On m'avait alors expliqué qu'Ebossé était un joueur adoré de la JSK et lorsque j'ai vu sa photo dans les journaux, j'ai découvert avec un immense plaisir qu'il s'agissait de mon ami et frère Ebossé Bodjongo avec lequel j'ai joué au football à Douala, notre ville natale, dans un club de jeunes nommé Avenir 2000 qui n'existe malheureusement plus de nos jours", nous dira Jean-Philippe que nous avons eu le plaisir de rencontrer à la résidence de la JSK où il était venu présenter ses condoléances au président Hannachi. "Le ‘mektoub' a voulu donc que je retrouve à Tizi Ouzou Ebossé qui était mon petit frère. Il venait souvent chez moi et j'allais régulièrement au stade car en tant que Camerounais, j'étais très fier de ses prestations et surtout de sa popularité en Kabylie", enchaînera Jean-Philippe qui semblait marqué par ce deuil, mais faisait preuve d'une grande dignité. "Je suis témoin de toute la considération des citoyens de Kabylie pour Ebossé et je tiens à lancer un appel solennel à tout le peuple camerounais pour lui dire que notre ‘frère' Ebossé n'était pas particulièrement visé par les jets de pierres survenus à la fin du match JSK-USMA et qu'un autre joueur de la JSK ou de l'USMA, ou encore un arbitre, voire un policier de service aurait pu être victime de ces jets de projectiles. C'est vrai que ce sont là des gestes condamnables qui ne doivent pas exister dans un stade mais ce sont des dérapages qui sont malheureusement fréquents sur tous les stades d'Afrique. J'estime qu'il s'agit là d'un accident malheureux et je sais que toute la Kabylie a pleuré la mort d'Ebossé. Le président Hannachi l'adorait comme son propre fils et Ebossé l'appelait ‘papa' tout cela pour vous dire que la JSK a perdu un fils bien aimé", dira encore le Camerounais qui a tenu à clamer haut et fort qu'il n'a jamais été victime de racisme depuis son arrivée en 2013 à Tizi Ouzou. "Wallah, je me sens comme chez moi en Algérie et je coule des jours heureux avec ma femme qui est Algérienne. Pour preuve, j'ai reçu tant de condoléances pour Ebossé de plusieurs localités de Kabylie où j'ai travaillé ces trois derniers jours pour le compte de mon entreprise que je ne suis pas près d'oublier toutes ces marques de soutien et de passion pour la famille Bodjongo et tout le peuple camerounais", conclut Jean-Philippe qui, comme des millions d'Algériens, n'est pas près d'oublier ce drame qui a emporté à la fleur de l'âge l'un des plus beaux fleurons du football africain. M. H. Nom Adresse email