Les Etats-Unis ont frappé dans la nuit de lundi à mardi en Somalie une réunion des principaux chefs des islamistes shebab, dont leur chef suprême Ahmed Abdi "Godane", dont le sort reste inconnu pour l'instant. Les chefs du groupe shebab étaient réunis pour discuter de l'offensive lancée aux premières heures de samedi dans la Basse-Shabelle par les forces progouvernementales somaliennes, appuyées par la Force de l'Union africaine en Somalie (Amisom), dont les effectifs ont été portés à 22 000 hommes en janvier. L'opération américaine a "infligé des pertes aux partisans d'Al-Qaïda mais nous n'avons pas de détails dans l'immédiat", a poursuivi le gouverneur. "La zone visée était un important repaire des shebab et un camp d'entraînement pour leur kamikazes." Les shebab n'ont pas souhaité s'exprimer dans l'immédiat sur le sort de Godane dont la tête a été mise à prix par les Etats-Unis pour 7 millions de dollars, et l'a inscrit sur la liste des 10 personnages les plus recherchés au monde par les Etats-Unis pour terrorisme. Le Pentagone avait annoncé dans la nuit de lundi à mardi avoir mené une opération contre les shebab en Somalie, sans donner d'autres détails, notamment sur les moyens employés, indiquant simplement être "en train d'évaluer les résultats". Dans le cadre de leur nouvelle offensive, baptisée "Océan Indien", les forces somaliennes et l'Amisom ont repris samedi aux shebab la localité de Bulomarer, dans la Basse-Shabelle, à environ 160 km à l'ouest de Mogadiscio, se rapprochant de leur prochain objectif avoué, Barawe, dernier grand port encore aux mains des islamistes. Depuis août 2011, les shebab ont été chassés de Mogadiscio, puis progressivement de l'essentiel de leurs bastions du sud et du centre de la Somalie, dont ils contrôlèrent un temps la majeure partie. La Somalie est privée de réelle autorité centrale depuis la chute du régime autoritaire du président Siad Barre en 1991. L'actuel gouvernement somalien peine à asseoir son pouvoir au-delà de Mogadiscio et sa périphérie malgré les défaites militaires des shebab, qui laissent dans de nombreuses régions la place à des chefs de guerre tentant d'imposer leur propre autorité. R. I./Agences Nom Adresse email