Les quatre groupes des négociations entre les groupes militaro-politiques et le gouvernement malien ont commencé, hier, leurs travaux malgré le petit couac intervenu lors de l'ouverture de la seconde phase du dialogue avec la persistance de divergences entre les différents groupes maliens, notamment autour de la question du statut des régions du Nord et encore une fois le jeu trouble du MNLA. Il faut reconnaître que l'Algérie a pesé de tout son poids pour rapprocher les visions des groupes avec la signature d'un accord commun au mois de mai, la feuille de route d'Alger et, enfin, le protocole de Ouagadougou entre les deux rounds. Malgré tous ces accords, les groupes, scindés en deux blocs, restent partagés sur la question du statut de l'Azawad qui est passé de l'indépendance revendiquée par le MNLA à l'insinuation de l'autonomie et, ensuite, à l'engagement sur le respect de l'intégrité territoriale du Mali. Si sur papier tout le monde a renoncé à la revendication portant atteinte aux frontières du pays, dans les faits, les choses se présentent autrement. D'ailleurs, comme l'explique un membre de la délégation du CPA, lorsque le MNLA et Anser Edine, dont est issu le HCUA, ont signé le premier accord à Ouagadougou, il était clairement précisé l'engagement à respecter l'intégrité territoriale du pays et du caractère laïque de l'Etat. Ce jour-là, le MNLA et Anser Edine avaient signé leur dissolution. Puisque l'un voulait l'indépendance de l'Azawad et l'autre l'instauration de la loi islamique. La création d'autres groupes sur les divergences internes à ces deux groupes va affaiblir les positions tranchées et donner naissance à une ligne souple et modérée qui ira jusqu'à déséquilibrer les rapports de force. Devant cette situation et les pressions internationales, le MNLA est allé chercher un soutien au Maroc. Sauf qu'il se trouve des représentants qui rejettent les décisions quasi unilatérales du chef de la délégation qui a agi contrairement aux engagements du mouvement. Pour les autres groupes, il n'est plus, désormais, question de territoire indépendant ou autonome, mais juste de revoir le statut juridico-politique des régions du Nord et de mettre fin à la crise à travers des mesures économiques et sociales à même de répondre aux attentes de la population. Ce que défendent l'Algérie et la communauté internationale et qui est inscrit dans l'agenda des discussions. Le premier groupe doit traiter la question politico-institutionnelle qui devra déterminer le statut politique et juridique des régions du Nord. Le second groupe discutera la question de défense et de sécurité. Sur cette question, il y a deux points de divergence entre les deux parties en négociation. La présence de l'armée régulière et son redéploiement dans les régions du Nord, et le sort ou la destination des éléments armés une fois l'accord final conclu. Vont-ils être intégrés dans l'armée régulière ? Bénéficieront-ils d'un statut particulier ? Il s'agit aussi de voir comment les mouvements pourraient participer à la lutte contre les groupes terroristes. Mais le gouvernement malien demeure intransigeant sur la question de défense et la présence de l'armée sur tout le territoire. Les deux autres groupes se chargent des discussions autour du développement économique, social et culturel des régions du Nord et celui de la réconciliation nationale et de l'humanitaire. Le ministre des Affaires étrangères malien reste optimiste quant à la conclusion d'un accord global pour le règlement de la crise. Abdoulaye Diop table sur un calendrier de négociations de deux mois compte tenu des dispositions prises, de la disponibilité, de la volonté et surtout de l'engagement de toutes les parties à trouver une solution définitive à la crise. D. B. Nom Adresse email