L'université d'été du Front des forces socialistes (FFS), qui a réuni des cadres, des élus, des militants et sympathisants du parti à Souk El-Tenine, donne un avant-goût de la conférence nationale du consensus. Une rencontre, qui doit se tenir avant la fin de l'année. C'est du moins le vœu formulé par le nouveau premier secrétaire du FFS, Mohamed Nebbou, dont l'intervention a été des plus attendues lors de cette université d'été. Il s'agit de sa première sortie publique. Et son message a été analysé et par les présents et par ceux qui sont venus couvrir l'événement. "J'espère, pour ma part, que cette conférence pourra se tenir avant la fin de l'année", a indiqué Mohamed Nebbou lors de son allocution d'ouverture de l'université d'été de son parti. Quelque 400 participants, issus de près d'une quarantaine de wilayas, ont pris part à cette rencontre que le parti d'Aït Ahmed veut absolument réussir car elle survient quelques mois avant un autre rendez-vous dont l'enjeu dépasse le cadre partisan : trouver une solution à l'impasse politique dans laquelle se trouve l'Algérie. Aussi, la réussite de l'université d'été étant jugée de bon augure, le nouveau premier secrétaire a affirmé que les conditions sont réunies pour l'organisation d'une conférence nationale de consensus. "La situation a mûri. Je crois que voici venu le temps de l'action et de l'exécution pour mettre sur pied la conférence de consensus", a expliqué M. Nebbou. Plus encore, l'orateur a considéré que le consensus ne rencontre guère d'opposition frontale et qu'aujourd'hui, il est même "devenu un terme familier aux Algériennes et aux Algériens". Il a estimé aussi que "la phase de socialisation de ce mot d'ordre est bien avancée". Continuant sur sa lancée, M. Nebbou a indiqué que "si la démarche et la méthode ne sont pas inscrites à l'avance pour arriver un consensus, il y a possibilité d'y arriver". Il est presque convaincu que la démarche du FFS se traduira positivement sur le terrain pour peu que "l'éthique politique soit respectée, tant dans le camp du pouvoir que dans le camp de l'opposition. Il y a possibilité d'un consensus fécond et réel". Se voulant plus explicite, d'autant qu'à cette rencontre participent des représentants de partis politiques que la direction du parti a conviés, il dira : "Rechercher le consensus, ce n'est pas renoncer à ses valeurs, à ses principes, ni même à ses revendications. Et surtout, ne pas céder à des pressions ou à des tentations". Déclinant son projet conformément à la feuille de route arrêtée et discutée au plus haut niveau du parti, le premier secrétaire a expliqué qu'il n'est pas dans l'esprit du FFS d'aborder toutes les questions et tous les problèmes lors de ce rendez-vous politique. Selon lui, l'essentiel étant que le consensus émerge d'un certain nombre de "règles communément admises et de l'individualisation de quelques priorités et urgences à caractère politique, institutionnel, économique, social ou culturel". Le premier secrétaire qui, par ailleurs, a reconnu que "tout le monde n'est pas d'accord avec le consensus", allusion sans doute aux autres initiatives politiques, jugées crédibles comme en témoigne le nombre de partis politiques ou de personnalités nationales de premier plan à y adhérer, a rappelé que "le FFS a su réagir à toutes les tentatives qui visaient à torpiller sa démarche". Traduction : le FFS a réussi à imposer sa feuille de route en raison de sa crédibilité, l'un des rares partis politiques algériens à faire partie de l'Internationale socialiste. Un statut qui l'autorise à prétendre à un rôle dans cette Algérie en clair-obscur, qui a des atouts pour sortir de la crise et instaurer un régime démocratique, mais qui s'arrange pour s'enfoncer davantage dans la crise. En clair, c'est en raison de ce statut particulier qu'on a voulu le disqualifier : "Ses réactions ont bouleversé tous les scénarios qui visaient à nous isoler et à fermer les voies du dialogue et du consensus", a ajouté M. Nebbou. "Nous avons tous besoin de renforcer la cohésion nationale, nous avons tous besoin de renforcer la cohésion sociale pour redresser le pays et préserver l'avenir", a conclu l'orateur. S'il est vrai que la journée d'ouverture de cette université d'été a été marquée par la présence de membres de l'instance présidentielle du parti, à l'image de Rachid Halet, Saïda Ichalamene, Ali Laskri et Aziz Baloul, aucune figure de marque des partis de l'opposition n'a été au rendez-vous, hormis les représentant de quelques associations et syndicats. Et durant cette rencontre, qui va s'étaler jusqu'à aujourd'hui sous le thème de "Révolution numérique, éthique politique et développement du parti", plusieurs ateliers et conférences ont été au programme. C'est ainsi que des ateliers sur l'utilisation d'Internet, des réseaux sociaux, de l'image, de la télévision et les techniques de rédaction ont été animés. Dans le cycle de conférences, Salima Ghezali a abordé "le consensus national et le contexte international" ; Redouane Boudjemaâ s'est attelé sur le thème "Appréhender la manipulation sur les médias et les réseaux sociaux", alors que Samir Ghezlaoui et Yahia Assam ont traité de "la communication politique sur les réseaux sociaux". M. Ouyougoute et H. Kabir Nom Adresse email