qui permet le passage de la famille à la société, n'est plus ce qu'elle était. Cette école que l'on retrouve chez Feraoun dans le Fils du pauvre, Fournier dans le Grand Meaulnes, qui était synonyme d'ouverture sur d'autres horizons, prend de nos jours les aspects d'un lieu d'embrigadement. Une exagération ? Non. Juste un grief, crûment exprimé, certes, car nous parlons d'un domaine où chaque action et chaque décision, bonnes ou mauvaises, sont structurantes pour le devenir de la nation. Car celui-ci se forge au sein de la cellule familiale puis à l'école. C'est dire combien est importante cette phase de mue et de métamorphose. C'est pour ces raisons que l'école a toujours constitué un enjeu de première importance pour les ambitieux du pouvoir qui s'ingénient à gaver de leur idéologie ces milliers d'innocents qui seront envoyés au moule de la servitude au lieu de celui de la connaissance et de l'affranchissement. C'est le repli de la tolérance et du civisme et l'arrivée en force des dérives extrémistes, souvent sous le couvert de la religion. L'école algérienne continue, à ce jour, de payer les dégâts considérables qui lui ont été causés durant les années 80-90 durant lesquelles on découvrait, effarés et, pour beaucoup, résignés, "l'enfant persécuteur de ses parents". Depuis, cela n'a pas beaucoup changé. L'école est devenue et reste un terrain de chasse pour les prédateurs qui viennent s'incruster dans la vie de collégiens et de lycéens rarement prémunis contre la tentation de la rébellion violente. Aujourd'hui, dépassant les prêches religieux au sein même des établissements, le travail de sape et d'endoctrinement se fait à un niveau transnational, à travers la Toile d'une araignée-pieuvre qui n'a ni limites, ni frontières, ni parapets de sécurité. Pour autant, la censure, si tant est qu'elle est possible, ne serait sans doute pas un moindre mal. La sonnette d'alarme a été plusieurs fois tirée mais passé le temps des professions de foi et des incantations pour telle ou telle campagne, peu d'actions concrètes ont été initiées. Et on s'étonne que l'on découvre subitement ce phénomène de violence, dont l'incivisme au quotidien a fait le lit et qui sert de passerelle aux aventuriers du jihadisme international qui l'exploitent comme une passerelle pour accomplir leurs sombres desseins. O A [email protected] Nom Adresse email