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“Les résultats ont surpris tout le monde�
M. Hassan Remaoun, historien et sociologue, à propos de l’élection présidentielle
Publié dans Liberté le 12 - 04 - 2004

Liberté : Quelle est votre lecture de l’élection présidentielle ?
Hassan Remaoun : Les résultats de l’élection semblent avoir surpris tout le monde, et sans doute l’entourage présidentiel lui-même. Il faut dire aussi que les résultats indiquent l’état de connaissance de la société par ses élites (ou du moins par une importante partie d’entre elle). Il n’y a qu’à procéder, à ce propos, à une relecture des journaux à plus fort tirage et l’incapacité à trouver des sondages crédibles, ou tout simplement à les ignorer, lorsqu’ils n’arrangent pas nos préférences, alors même qu’ils peuvent constituer une grille de lecture de la société, quitte à prendre pour cela toutes les précautions méthodologique et déontologique en usage partout. En fait, tout le monde était loin du compte, et cette méconnaissance, érigée en certitude, a de quoi nous donner à réfléchir dans l’avenir.
Malgré les contestations, il semble bien que l’opération de vote ait été techniquement menée de façon crédible. Le nombre de représentants des candidats et d’observateurs disséminés à travers tout le territoire peut indiquer que des fraudes significatives auraient eu du mal à passer inaperçues. S’il y avait eu “bourrage des urnes� cela ne pouvait provenir que de la société qui a voté massivement pour le président sortant.
Comment expliquez-vous le score du président et celui de l’opposition ?Â
Un peu partout sur le territoire national, la population a largement voté pour le président, parce que c’est lui qui a été le plus médiatisé ces dernières années et parce ce que un certain charisme a fonctionné. Il y a aussi une tradition héritée de l’époque du parti unique qui fait qu’on a tendance à voter pour celui qui est déjà installé au pouvoir. La population a cependant certainement pris en ligne de compte aussi des facteurs comme la tendance à la baisse de la nuisance terroriste, les espoirs de relance économique dont l’État demeure le moteur, ou encore les efforts d’ouverture à l’échelle internationale. Il y a enfin le discours politique ratissant large depuis des modernistes jusqu’à certaines franges conservatrices (islamistes notamment) et la tonalité populiste et nationaliste dominante encore dans la société. Devant le cataclysme traversé par l’Algérie durant plus d’une décennie, les électeurs ont cru retrouver avec le président en exercice une certaine stabilité qu’ils ne voulaient prendre le risque de perdre. L’intervention des autres candidats, durant la période de campagne électorale, pouvait, en effet, difficilement contrebalancer tous ces facteurs réunis. Ceci dit, les résultats obtenus par Ali Benflis, et au-delà des déboires subis par le FLN, indiquent combien ce dernier, loin de constituer aux yeux de la population, un véritable parti politique, ne peut fonctionner que comme appendice de l’administration. Il est perdant dès lors qu’il perd cette qualité ; ou que l’État est en déliquescence comme à l’époque où le FIS s’érigeait en contre-État (lors des élections de 1990 et 1991). Abdellah Djaballah a subi, pour sa part, les effets des contradictions qui minent les factions islamistes dont les appels au soutien étaient disséminés entre plusieurs candidats et ce, lorsque le boycott n’était pas prôné. On peut sans doute ajouter à cela une désaffection notable dans notre société vis-à -vis des thèses islamistes. Saïd Sadi pour sa part aurait subi les conséquences de la crise de Kabylie, de la dispersion des voix modernistes et encore plus important de l’abstention importante en Kabylie et dans l’Algérois et certainement d’électeurs potentiels sur le reste du territoire. L’intervention dans cette campagne de Louisa Hanoune et de Fawzi Rebaïne ciblait sans doute beaucoup plus le travail de proximité dans les différentes régions du pays, et les résultats à l’élection présidentielle ne suffisent pas pour en préjuger l’effet sur le moyen et le long terme.
Selon vous, quelles sont les perspectives qu’une telle élection ouvre pour le pays ?Â
Il est trop tôt pour se prononcer à ce propos. On peut penser, cependant, que malgré les critiques qui peuvent être faites sur le fonctionnement d’ensemble du système politique, elles peuvent révéler une tendance positive pour la démocratie. Elles peuvent indiquer aussi que l’unanimisme électoral a de beaux jours devant lui en Algérie. Pourvu que ça ne tourne pas au césarisme ! Mais il ne faut pas perdre un certain optimisme. Le président Bouteflika tirera certainement les conséquences de sa réélection, toutes les conséquences. Nous sommes nombreux, en Algérie, à attendre de lui qu’il mène à terme les réformes tant attendues, tant sur le plan économique, au plan de l’Etat, du système éducatif, du code de la famille et de bien d’autres encore… Son score électoral lui permet certainement de trancher dans cette direction.
Que pensez-vous de la version faisant état, avant l’élection, d’une divergence entre le président Bouteflika et l’institution militaire ?
Il s’agit bien entendu d’une version et il faudrait avoir plus d’informations pour avancer une opinion crédible. L’institution militaire a été, depuis l’indépendance du pays en 1962, très impliquée dans le fonctionnement des institutions de l’État, et notamment dans la désignation du premier magistrat du pays.
L’ANP, aux dires des déclarations et aussi de faits palpables, semble se désengager, ces dernières années, de la gestion du politique pour se consacrer à ses missions constitutionnelles de défense de l’intégrité du territoire et des valeurs républicaines.
Il faut qu’elle continue dans cette voie. Le président de la République est, quant à lui, tenu par ses obligations constitutionnelles et doit, dans ce contexte, être soutenu par toutes les institutions du pays, y compris l’armée.
Tous sont concernés par les problèmes de l’Algérie, et la société attend que chacun, en ce le concerne, contribue à leur solution.
Des difficultés peuvent sans doute surgir en cette phase de transition qui ne s’achèvera qu’avec l’entreprise et l’achèvement des réformes attendues. Dans le contexte national et international actuel, il n’est pas dans notre intérêt que des divergences, si jamais elles existent (et elles sont parfois utiles) puissent évoluer en antagonisme.
N. S.


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