Après avoir quitté l'Algérie pendant la décennie meurtrière des années 90, l'institut culturel britannique, British Council, rouvrira enfin ses portes à Alger, au mois de janvier prochain. Comme pour justifier cette longue absence, Martin Daltry, directeur de l'institut, décrit la villa cossue, située à Hydra, qui subit encore les transformations nécessaires pour accueillir les futurs étudiants. "Il y a huit classes de cours et un grand jardin. Plus qu'un centre de formation, nous voulons en faire un véritable espace d'échange culturel", a-t-il indiqué lors d'une conférence de presse tenue, hier, à la résidence de l'ambassade de Grande-Bretagne. Ce retour, tant attendu, est le signe d'un renforcement de la coopération culturelle entre les deux pays. Mais il ne s'agit là que d'une facette d'un ensemble de projets de collaboration qui vise à l'amélioration et à la promotion de l'enseignement et de l'apprentissage de la langue anglaise en Algérie. "Cet effort de coopération répond à la sollicitation de l'Etat algérien", a expliqué l'ambassadeur britannique en Algérie, Andrew Noble, qui a assuré que "la réouverture du British Council a été l'un des principaux sujets abordés par le président Bouteflika et le Premier ministre britannique David Cameron, lors de sa dernière visite". Il en veut pour preuve l'accord, d'une durée de trois années, signé entre l'ambassade et le ministère de l'Education nationale pour le développement des normes d'enseignement de la langue anglaise en Algérie dans les cycles moyen et secondaire. Scellé le 3 septembre dernier, il prévoit, en collaboration avec le British Council, des cycles de formation destinés aux enseignants formateurs et aux inspecteurs sur l'ensemble du territoire. Pour Mme Deirdre Nicholas, chef de projet de l'apprentissage de la langue anglaise au sein du British Council, "cet accord vient renforcer la mise en œuvre du programme Seeds (Développement stratégique de l'enseignement de la langue anglaise dans les écoles), qui est un soutien à la réforme du système éducatif algérien". Plus qu'un apport linguistique, le British Council est donc engagé, auprès du ministère de l'Education nationale, dans la révision de la méthodologie de l'enseignement de la langue anglaise à l'école, "aussi bien publique que privée", a précisé Mme Deirdre Nicholas. "Depuis 2008, près de 3 000 enseignants ainsi que 87 inspecteurs ont déjà subi des formations en face à face. Depuis décembre dernier, 170 autres inspecteurs du cycle moyen sont en formation, ce qui sera étendu au cycle secondaire avec la formation de 76 inspecteurs", a indiqué Mme Deirdre Nicholas. Elle cite, également, les nouveautés apportées à ces cycles de formation : l'intervention d'experts britanniques et de locuteurs dont l'anglais est la langue maternelle dans la formation et le suivi en ligne. "L'objectif étant de fournir une aide et un suivi aux enseignants du moyen et du secondaire afin d'améliorer la qualité de l'enseignement de la langue anglaise pour tous les élèves", a ajouté Mme Deirdre Nicholas. Cette collaboration concerne également le ministère de l'Enseignement supérieur à travers l'envoi de doctorants en Angleterre. "Ces programmes de coopération sont essentiellement financés par l'Etat algérien", a indiqué l'ambassadeur de Grande-Bretagne, tout en précisant que "les entreprises Anadarko, Hess et HSBC y contribuent également". Nom Adresse email