La commission d'évaluation a jugé les offres non conformes au règlement. Le feuilleton du processus de mise en concession de l'aéroport d'Alger, qui a commencé en septembre 2001, a connu, hier, son épilogue lors de l'opération d'ouverture et d'évaluation publiques des offres qui s'est tenue à l'hôtel Sofitel d'Alger. Les propositions reçues ont été jugées par la commission d'évaluation non conformes au règlement de l'appel d'offres. Du coup, le gouvernement abandonne le processus de mise en concession de l'aéroport. C'est du moins ce qui ressort des propos du ministre du Transport, M. Abdelmalek Sellal. “Cette issue du processus de mise en concession n'altère en rien la détermination du gouvernement à parachever, dans les meilleurs délais, les travaux de la nouvelle aérogare, tout en poursuivant le processus de mise à niveau de l'ensemble de la plate-forme aéroportuaire d'Alger Houari-Boumediene par le recours notamment à une assistance technique étrangère qualifiée”, souligne le ministre. En d'autres termes, il ne risque pas d'y avoir un autre appel d'offres pour la mise en concession de l'aéroport Houari-Boumediene d'Alger. Le parachèvement des travaux et la mise à niveau de cet aéroport seront pris en charge par le gouvernement. Quant au financement, Sellal a évoqué la possibilité “d'un emprunt extérieur”. Pour rappel, le processus de mise en concession de l'aéroport Houari-Boumediene a commencé en septembre 2001. Il démarrera avec le recrutement de la banque d'affaires Sterling Merchant Ltd qui s'est assuré le concours de la SH & E (numéro un mondial en matière de privatisation de compagnies d'aviation et d'aéroports), du bureau juridique Marc Carty et Tetrault ainsi que Ernest & Young, un cabinet d'audit international. La stratégie de mise en concession a été approuvée par le gouvernement le 27 janvier 2002. Dix entreprises ont retiré le cahier des charges, à la suite de l'appel d'offres lancé le 8 avril 2002. Le principe de la consultation était que les soumissionnaires soumettent dans leurs offres, outre un dossier technique et financier attestant de leur capacité, un droit de concession représentant un pourcentage du chiffre d'affaires et enfin un contrat de concession préalablement négocié avec l'ensemble des sociétés participant à la compétition. Le projet de contrat devait comporter le paraphe des soumissionnaires attestant ainsi de leur adhésion aux clauses contractuelles. Les négociations, nous dit-on, ont duré du 15 mai au 16 novembre 2002. Deux offres ont été seulement reçues dans les délais. Elles émanent du groupe malaisien Jawala Corporation SDN-BHD et de Airport Company of South Africa (ACSA), un groupe sud-africain. L'offre du groupe SNC Lavalin a été jugée irrecevable par la commission d'évaluation pour non-respect du délai limite de dépôt des offres fixé au 27 novembre à 9h. SNC Lavalin, groupe canadien, a déposé son offre à 10h40. Les deux offres acceptées, celles de Jawala Corporation SDN-BHD et de ACSA (Airport Company of South Africa) ont été jugées non conformes au règlement de l'appel d'offres. La commission d'évaluation affirme que l'offre de Jawala Corporation SDN-BHD ne comporte qu'une seule enveloppe au lieu de trois prévues par le règlement d'appel d'offres. Il manquait les enveloppes qui devaient contenir le contrat de concession et l'offre financière. Même l'offre technique ne répond pas aux conditions du règlement de l'appel d'offres. Quant à l'offre Airport Company of South Africa, la commission l'a rejetée parce qu'elle ne comporte pas de caution de soumission exigée dans le règlement d'appel d'offres. Pour le ministre du Transport, “le processus de mise en concession de l'aéroport Houari-Boumediene d'Alger a été conduit correctement”. “Nous avons prouvé que l'Algérie a accepté les règles de l'économie de marché. Mais nous, nous ne pouvons pas accepter n'importe quelle offre”, souligne M. Sellal. En tout état de cause, le ministre affirme qu'il allait soumettre les résultats de l'ouverture des plis au Conseil du gouvernement, prévu, normalement, la semaine prochaine. Il affirme que l'échec du processus de mise en concession “n'altère en rien la détermination du gouvernement de parachever les travaux de la nouvelle aérogare”. Pour la mise à niveau de l'aéroport Houari-Boumediene, M. Sellal évoque la possibilité de recourir à “une assistance étrangère qualifiée”. M. R.