“L'Algérie souhaite gagner sa place de membre de l'OMC au plus tard en mai 2004.” Voilà ce qu'a déclaré, hier, au centre de presse d'El Moudjahid, M. Boukrouh, ministre du Commerce, qui a eu à revenir dans le détail sur les aspects techniques et politiques engageant l'Algérie, par le biais de cette démarche, dans une nouvelle reconfiguration économique. Pour accélérer ce processus d'adhésion à l'Organisation mondiale du commerce(OMC), il fera savoir que l'Algérie prévoit des raccourcis dans le cycle des négociations puisque, annonce-t-il, “nous avons fait savoir aux pays de l'OMC que notre pays souhaite maintenir ouvertes les négociations bilatérales et qu'elles puissent être continues”. Une option à dividendes certains en termes de gain de temps sur laquelle semble s'orienter la démarche des négociateurs algériens afin d'“être au rendez-vous, en tant que membre de l'OMC, avant le lancement des négociations de Doha, prévues en mai 2004”. Dans cette optique, une série de rencontres est prévue à titre bilatéral avec un bon nombre de pays, les plus influents, au cours de l'année 2003, afin de “finaliser des accords”. Rappelant que l'Algérie est condamnée à s'intégrer dans le processus de mondialisation économique par le biais de l'OMC et des démarches d'association à l'UE, au demeurant interliées, le ministre considère qu'il y va de la crédibilité de notre pays, notamment en matière d'intéressement des investissements directs étrangers. Il s'agit, rappelle-t-il, de s'inscrire dans un cadre d'affaires universel, synonyme de stabilité et porteur de dividendes, de part et d'autre. Les négociations de Genève, qui se sont tenues il y a quelques jours, dans le cadre du 4e round, “font partie du processus de rencontres et séries de propositions et contre-propositions”, précisera M. Boukrouh. Les questions soulevées ont porté sur “un complément d'informations sur notre économie, commerce, industrie, agriculture, etc., ainsi que sur les contours de notre dispositif réglementaire”. Il révélera que les USA n'ont point fait de contre-propositions, mais ont “plutôt porté un jugement global”, notamment sur les propositions tarifaires présentées par l'Algérie, jugées par la partie américaine largement supérieures aux standards. Hormis la culture, la santé et l'éducation, M. Boukrouh signalera que tous les secteurs, y compris les services, sont ouverts aux négociations, lesquelles, concrètement, portent sur une recherche de compromis, voire d'équilibres, susceptibles d'atteindre un niveau de satisfaction acceptable de part et d'autre. L'accent sera mis sur le niveau de démantèlement tarifaire qui puisse garantir une plus grande fluidité pour les flux de marchandises. Affichant un optimisme franc, le ministre du Commerce se dit fort du soutien des principales puissances économiques, favorables à l'Algérie dans son parcours d'adhésion à l'institution multilatérale du commerce, passage obligé pour les pays en quête de rentabilité et autres transparences garantes d'une marche saine des affaires. Même si des résistances et appréhensions au plan interne tentent de diaboliser cette démarche, M. Boukrouh plaide en faveur de l'accélération sur cette voie. “L'Algérie ne peut se soustraire de la communauté économique internationale”, poursuit-il, en révélant que notre pays entend signer d'autres accords, l'association avec l'Association européenne de libre-échange (AELE) prévue en décembre prochain et l'adhésion à la zone arabe de libre-échange en février 2003. Enfin, il annoncera que l'arsenal juridique relatif à l'activité commerciale est en cours de mise en conformité avec les principes de l'OMC. Rendez-vous est pris début mars 2003 pour le 5e round à Genève. A. W.