À l'issue de sa visite, le 8 septembre dernier, en Libye, au cours de laquelle il s'est rendu à Tobrouk, Al-Baïda, Tripoli, Misrata et Zintan, le nouveau représentant spécial du secrétaire général de l'ONU a fait un constat alarmant, tout en estimant toutefois que seul le dialogue réglera la crise multidimensionnelle dans laquelle est plongé ce pays. La Libye demeure une des préoccupations majeures de la communauté internationale, en témoigne l'intérêt accru de l'ONU à la crise dans laquelle est plongé ce pays depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en octobre 2011. Dans ce cadre, le nouveau représentant spécial du secrétaire général de l'ONU pour la Libye, Bernardino Leon, qui revenait d'une visite en Libye, s'est dit déterminé à promouvoir une solution pacifique à la crise actuelle que traverse le pays. Intervenant devant les membres du Conseil de sécurité, il a déclaré : "Il y a trois ans, le Conseil a créé la Mission d'appui des Nations unies en Libye (Manul). Malgré le sentiment initial d'optimisme qui a accompagné la mise en place de la Mission, nous nous trouvons aujourd'hui à un moment critique dans la transition démocratique de la Libye : un processus politique défaillant qui a amené le pays au bord de la guerre civile." Bernardino Leon a souligné que "trois ans après la chute de l'ancien régime, le peuple libyen est loin de réaliser son aspiration à un avenir meilleur et à un Etat qui garantisse sa sécurité. Par conséquent, de nombreux Libyens sont profondément déçus de la transition démocratique de leur pays". Assurant que l'ONU restait fidèle à sa mission en Libye et continuerait d'expliquer à tous les Libyens la nécessité de surmonter rapidement leurs différends grâce au dialogue, l'émissaire onusien a ajouté : "Je crois que c'est la seule façon d'épargner au pays davantage de chaos et de violence, et d'empêcher qu'il n'attire les groupes extrémistes et terroristes." "Je n'ai pas d'illusions sur les difficultés et les défis à venir. Les divisions politiques sont profondes, le sentiment de méfiance est énorme, et compte tenu de la prolifération des armes hors du contrôle effectif des autorités, la situation sécuritaire reste extrêmement fragile. Je reste néanmoins un fervent partisan du désir du peuple libyen de protéger l'unité nationale et le tissu social de leur pays", a-t-il encore dit pour montrer sa connaissance parfaite de la situation prévalant en Libye. Par ailleurs, et à l'occasion de la tenue de l'Assemblée générale de l'ONU, prévue pour hier, la France, qui semble privilégier une intervention militaire en Libye, souhaite une "mobilisation globale" lors de ce rendez-vous pour "contrer la menace terroriste" dans ce pays. "Il y a, à l'Assemblée générale de l'ONU, des rencontres déjà prévues qui permettront, je l'espère, d'avoir un embryon de feuille de route pour sortir la Libye du chaos", a insisté, hier, le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, au cours de sa visite en Egypte. "En Libye, nous nous rendons compte qu'à la suite de l'opération Serval au Mali puis Barkhane, la force militaire française de lutte contre le terrorisme au Sahel, les groupes terroristes qui ont essayé de prendre le pouvoir au Mali se régénèrent et se ressourcent maintenant dans le sud-libyen (...) à la faveur de la déstructuration de l'Etat et cette instabilité nous impose un devoir d'alerte", a également indiqué le ministre français. Pour justifier la position française, Jean-Yves Le Drian a mis l'accent sur le fait qu'"il y a un risque de globalisation du terrorisme avec Daesh en Irak et en Syrie, mais aussi en raison de la situation en Libye, au Niger et dans le Sahel", avant d'ajouter que "face à ces menaces, nous devons agir car notre sécurité collective est en jeu en Syrie comme en Libye, aux portes de l'Europe et de l'Egypte". Sur le terrain, un avion de combat a mené lundi un raid contre une base militaire contrôlée par des milices anti-gouvernementales dans l'ouest de la Libye, une attaque revendiquée par un général dissident, Khalifa Haftar, hostile aux islamistes. Selon l'agence libyenne Lana, le raid, qui a visé un dépôt de munitions contrôlé par un groupe armé à Gharyan, à 120 km au sud-ouest de Tripoli, a fait quinze blessés légers. La télévision privée Al-Nabaa fait état de 11 blessés. Nom Adresse email