La revalorisation des salaires sera au cœur des travaux de la rencontre gouvernement-UGTA patronat. La tripartite du 18 septembre abordera principalement six points. Ce sera essentiellement une réunion d'évaluation concernant la mise en œuvre des décisions de la rencontre gouvernement-UGTA-patronat de février dernier. En ce sens, cinq points seront examinés dans le cadre de ce bilan, a indiqué un membre de la direction de l'UGTA. Le premier concernera la mise en œuvre du pacte économique et social. Le second point portera sur les modalités d'implication du fonds national d'investissement dans le financement des investissements publics et privés. La tripartite abordera également les progrès réalisés dans la promotion et la protection de la production nationale avec notamment le volet promotion des exportations hors hydrocarbures. En ce sens, le ministre du Commerce présentera une communication sur le crédit à la consommation qui sera opérationnel en 2015 ; le quatrième concernera le secteur du BTPH. Précisément, il portera sur les facilitations aux entreprises de la branche en vue de leur implication dans la réalisation des plans de développement du pays, en clair dans la mise en œuvre du plan quinquennal 2015-2019. La tripartite abordera également la dépénalisation de l'acte de gestion. D'autres sources avancent que le code du travail, le projet de code d'investissement seront également au menu de la rencontre. Mais au cœur des travaux de la tripartite sera la mise en œuvre de l'abrogation du 87 bis qui induit une augmentation des salaires de 2 millions de travailleurs au moins. L'UGTA veut que l'augmentation concerne tous les travailleurs. Dans la foulée, Sidi Saïd, le secrétaire général de l'UGTA, a déclaré hier à la presse que les salaires vont être multipliés par deux avec l'abrogation du 87 bis. Allusion aux corps communs. Ces salaires qui exercent des métiers techniques (par exemple chauffeur dans un hôpital ou dans une commune) touchent pour une partie 9000DA/mois. Ils vont voir leur salaire doubler, en un mot portés à 18 000 DA par mois. "L'augmenation des salaires touchera de façon conséquente (10 à 20% d'augmentation) 650 000 travailleurs (500 000 dans la fonction publique et 150 000 dans le secteur économique). Elle touchera 2 millions de travailleurs si on inclut les salariés qui vont voir leurs salaires augmenter modestement (hausse de 1 à 2%). L'augmentation en moyenne se situe dans la fourchette 3000 à 4000 DA par mois. Elle concernera les catégories professionneles de 1 à 7. L'abrogation du 87 bis entraînera une augmentation de 15% de la masse salariale nationale", a indiqué Amar Takdjout, président de fédération à l'UGTA. Cette hausse des salaires s'appliquera aussi bien à la fonction publique qu'au secteur économioque. Tous les partenaires de la tripartite appuient l'abrogation du 87 bis et partant la hausse des bas salaires. Le patronat émet cependant des réserves sur les modalités de mise en œuvre. M. M'rakach, le président de l'organisation patronale CAP, estime que la hausse des salaires induite par l'abrogation du 87 bis stimule la consommation. Il considère que la mesure est positive si elle est accompagnée d'un engagement des pouvoirs publics à lever les contraintes qui pèsent sur l'expansion des entreprises. Plusieurs experts eux s'inquiètent de l'impact financier d'une telle mesure sur le Trésor public et sur l'essor des entreprises. Des représentants d'organisations patronales privées soutiennent que cette mesure peut être appliquée sans difficultés, si les pouvoirs publics engagent l'économie nationale dans une dynamique productive, liant les salaires à la productivité et la performance. K. R. Nom Adresse email