Résumé : Hadj Makhlouf se souvient bien d'eux. Ihssane découvre que son grand-père était un avocat et que toute la famille était instruite. Après avoir obtenu un poste clé au ministère, ils se sont installés à Alger. Même s'ils ne sont jamais revenus, il n'hésite pas à venir en aide à ceux qui le sollicitent. L'un d'eux leur débrouille l'adresse. Ihssane a hâte de s'y rendre... Comme elle s'y attend, sa mère la boude encore. Zina n'est pas repartie chez elle. En chemin, Ihssane a acheté un bouquet de fleurs. Dans la carte, elle a écrit "Pour la meilleure maman au monde. Je t'aime !" - J'y aurais cru avant, murmure Zina en la lisant. Mais maintenant qu'une autre accapare tes pensées, je ne sais plus quoi penser ! - Tu te trompes, répond Ihssane. Maman, je me sens mieux depuis que je sais que je suis issue d'une famille honorable qui mène la belle vie ! - Tu veux en faire partie ? Tu en as envie ? Dans le fond, je comprendrais !, dit Zina. Vous, les jeunes... - Laisse-moi te prouver que je ne suis pas comme les autres ! Car ma destinée est différente des autres ! Demain, j'ai un examen. Je vais réviser ! - Oui, c'est bien que tu te consacres à tes révisions ! Incha Allah tout se passera comme tu veux ! Ihssane l'embrasse sur la joue avant d'aller s'isoler dans sa chambre. Elle tente de réviser, mais ses pensées se tournent vers sa mère biologique. Elle décide de se rendre à l'adresse. Elle se demande comment les approcher. Elle voudrait tout connaître d'eux. Le lendemain, après avoir passé son examen, elle se rend devant le grand portail. On ne peut rien voir de la rue. Personne n'entre et n'en sort. Elle n'ose pas aller interroger l'épicier, situé un peu plus loin. Le fleuriste n'a pas ouvert de toute la journée. Vu sa position à proximité de la demeure de ses grands-parents biologiques, il ne doit rien rater. Il doit tout connaître d'eux. C'est la fin de la journée et elle ne peut pas tarder, sinon sa famille allait douter d'elle. La soirée se passe tranquillement. Elle révise ses leçons. Zina est retournée chez elle, mais elle l'appelle pour discuter avec elle. - Je n'ai pas cessé de penser à toi, lui dit-elle. Comment s'est passé ta journée ? - Bien. C'est la période des examens, je pense que je resterais parfois à la cité pour réviser avec mes copines ! - Ce n'est pas dans tes habitudes ! - Je sais, mais on a un exposé à préparer. Je n'ai pas vraiment le choix ! La nuit où je serai absente, tu n'auras qu'à passer la nuit avec eux ! Ton mari ne sera pas contre ! Ou grand-mère n'aura qu'à appeler ses petits-fils. L'un d'eux peut bien sacrifier une soirée pour leur tenir compagnie ! - Je m'occuperai d'eux, se décide Zina. Mais jure-moi que c'est pour tes études ! - Je te le jure sur ma vie ! Ihssane a croisé les doigts. Sa mère ne lui laisse pas le choix. Si pour poursuivre ses recherches, elle doit mentir, elle le fera. Une fois sa soif de vérité assouvie, elle se jure de fermer cette parenthèse de sa vie. Le lendemain matin, elle sort à l'aube et se rend à Ben Aknoun. Elle gare sa voiture dans un parking et va se poster près du fleuriste. Ce dernier ne tarde pas ouvrir. Elle le trouve en train de changer l'eau des fleurs. - Bienvenue, dit le jeune homme. Je suis à vous dans cinq minutes ! Ihssane patiente le temps qu'il finisse. Elle commande un bouquet de fleurs, à emporter en fin de journée. Elle ne cesse de regarder vers le portail qui ne s'ouvre pas. - Vous connaissez les propriétaires de la maison d'à côté ?, lui demande-t-elle. La famille de Si Abderrahmane ? - Oui, pourquoi ? Vous venez pour l'annonce ? - L'annonce ?, reprend-elle. Oui, mais je crois qu'ils sont absents ! - Non ! Il y a toujours quelqu'un ! Mais avez-vous frappé à la bonne porte ?, demande-t-il en hochant la tête. Il y a une porte un peu plus loin. C'est par là qu'ils entrent quand ils ne sont pas véhiculés ! Leurs employés aussi ! Alors, comme ça, vous venez pour l'annonce ? - Oui, on m'en a parlé, mais j'ignore de quoi ils ont besoin ! Si c'est dans mes cordes ! - Ils ont besoin d'une prof de français, je crois ! Ihssane est excellente en langues étrangères. Elle se demande si la chance d'approcher "sa" famille ne vient pas de se présenter... (À suivre) A. K.