Résumé : Hadja Meriem lui apprend que sa mère l'aimait beaucoup et qu'elle s'en était séparée difficilement. Elle la renseigne sur la maison où vivait la tante chez qui elle était. Ihssane la remercie et promet de venir lui donner des nouvelles. Elle rentre à la maison, épuisée par les émotions de cette longue journée. Elle appréhende celle à venir... - À voir ton visage pâle et tes traits tirés, on penserait que tu n'as pas fermé l'œil de la nuit ! Ihssane s'efforce de sourire à son grand-père. - Oui, la nuit a été longue, répond-elle à voix basse. Je n'ai cessé de penser à ce que m'a dit la sage-femme... Elle profite du fait que sa grand-mère traîne encore dans la salle de bain pour lui résumer les faits. - Incha Allah elle n'aura pas quitté la région ! dit-il. Mais l'espoir est toujours permis ! - Si tu es prêt, on y va ! - Non, non, on prend le café ici ! décide-t-il. Il est tôt ! On ne va pas aller réveiller ces gens ! On a tout le temps pour arriver à une heure raisonnable ! - Oui, tu as raison ! Ihssane prépare le petit-déjeuner puis prend place à table. Ils boivent leur café silencieusement. Elle est si perdue dans ses pensées qu'elle ne voit pas sa grand-mère les rejoindre et ne l'entend pas quand elle s'adresse à elle. - Je peux savoir ce qui lui arrive ?, demande-t-elle à hadj Ahmed. Depuis qu'elle a parlé de sa mère de sang, elle n'est plus la même ! J'espère que vous ne me cachez rien ! Je ne te le pardonnerai pas ! - Tu n'as rien à nous pardonner ! On est sage comme des images ! Il pose la main sur le bras d'Ihssane et celle-ci sursaute légèrement. Il croise le regard réprobateur de Guemra qui ne peut s'empêcher de remarquer. - Je t'ai dit qu'elle a changé ! Ce n'est pas normal ! - Bonjour grand-mère ! Tu as passé une bonne nuit ? - Elle a été meilleure que la tienne ! - Allez ma fille, on y va ! - Vous me fuyez ! - On a affaire... Bonne journée ! Ihssane prend son cartable et sort la première. Hadj Ahmed ne tarde pas à la rejoindre dehors, fuyant les questions de Guemra qui maudit Satan de venir troubler leur vie tranquille. - On peut dire qu'elle n'est plus tranquille ! Mais dis-moi sincèrement, si on retrouve ta mère, est-ce que tu penses nous quitter ? - Non, je te le jure sur ma vie ! Je veux la retrouver pour savoir d'où je viens ! Comprendre pourquoi j'ai été abandonnée ! La sage-femme m'a dit qu'elle espérait se marier avec son ami, mon père, mais sa famille avait d'autres projets pour elle. - Ce qui est certain, c'est qu'elle a refait sa vie ! Peut-être qu'elle t'en voudra de venir troubler sa vie maintenant ! - Je me ferais discrète !, promet Ihssane. Je ne compte pas gâcher sa vie familiale ! Je veux seulement des réponses, et si elle veut de mon amitié, mrahba ! Pour moi, maman Zina est la meilleure mère au monde ! Je lui dois tout ! A vous aussi ! - On a agi par devoir ma fille et on s'est attachés à toi ! Tu es notre lumière à la maison ! - Qu'Allah vous garde pour moi ! Ils ne tardent pas à arriver à Thenia. Ihssane se gare au niveau des arrêts. Son grand-père en profite pour interroger un buraliste. - El hadj, il y a plusieurs fermes... - On cherche la maison d'el-hadja Ourida, précise-t-il. On sait seulement que sa maison est près d'une ferme... - Pour ce qui est de khalti Ourida, c'est facile ! Vous prenez sur votre gauche puis continuez tout droit ! C'est à environ deux kilomètres ! Vous ne pouvez pas vous tromper de chemin, il n'y en a pas d'autres ! Près de la maison de khalti Ourida, il y a un grand olivier qui a près de dix mètres de hauteur ! El-hadj Ahmed le remercie et retourne dans la voiture. Ils continuent leur chemin, suivant les indications du buraliste. Ils finirent par arriver et se garent sous le grand olivier dont il leur avait parlé. Ihssane ne descend pas tout de suite. - Tu veux que j'aille l'interroger à ta place ? - Non ! Ihssane descend de la voiture, prenant conscience de la moiteur de ses mains. Elle s'essuie puis s'avance du portail de la cour. Elle appuie sur la sonnette. Elle jette un coup d'œil au-dessus et ne voit personne. Un chien sort d'une niche et se met à aboyer. Une vieille femme sort, ajustant un foulard sur la tête. Quand elle les voit, elle vient vers eux... (À suivre) A. K. Nom Adresse email