L'Association des victimes d'Octobre 1988 à Béjaïa est revenue à la charge à l'occasion du 26e anniversaire de ces douloureux événements. Bilan de la répression à Béjaïa : 5 morts, tous des jeunes à la fleur de l'âge, et 17 blessés dont des handicapés à vie. Comme la commémoration survient le deuxième jour de l'Aïd el-Kébir, les activités ont été programmées pour jeudi prochain. Au menu, des tables rondes avec les membres de l'AVO-88 dont Hammou Azouaou, le représentant national de l'association, qui en profitera pour faire le point sur l'évolution de la cause, en l'occurrence la défense des intérêts moraux et financiers des victimes et des familles de victimes de la répression. Octobre 1988 est le deuxième "Printemps" des Algériens après le Printemps berbère d'avril 1980 et du 19 mai 1981. En janvier 2011, avec le début de ce que les médias occidentaux avaient qualifié de Printemps arabe, la révolution du Jasmin, on avait déclaré que les Algériens avaient déjà donné ; qu'ils avaient eu leur "Printemps", avec ces centaines de morts et ces milliers de blessés dont des handicapés à vie. Le président du comité de Béjaïa, Abdelaziz Yahoui, a indiqué qu'ils remettront sur le tapis leurs revendications, qui n'ont toujours pas été satisfaites, à savoir un statut pour les victimes d'Octobre 1988, la reconnaissance officielle de la journée du 5 Octobre, de la prise en charge des soins gratuits pour les victimes et la revalorisation des pensions qui leur sont accordées à travers leur statut "d'accidentés du travail" ainsi qu'à leurs ayants droit. Sur ce dernier point, M. Yahoui a affirmé que plusieurs responsables lui ont certifié qu'un décret avait été pris, mais qu'il n'avait pas été suivi d'effet dans les agences Cnas. Au niveau politique, rappelons qu'un comité pour la réhabilitation de la journée du 5 Octobre 1988 avait vu le jour à Béjaïa, il y a une année. Il avait été créé par des membres de la société civile, lesquels comptaient profiter de la commémoration du 25e anniversaire des événements d'Octobre 1988, pour lancer leur initiative. Objectif visé : faire de cette date commémorative "une journée nationale de la démocratie". M. O.