Les membres de l'Association des parents de victimes et des blessés du 5 Octobre 1988 (AVO 1988) de la wilaya de Béjaïa viennent de saisir les candidats à l'élection présidentielle, prévue le 17 avril prochain. L'adresse a été faite par le biais d'une déclaration dont nous détenons une copie et qui sera largement diffusée dans les quartiers et villages et remise sous pli recommandé aux candidats, qui viendraient à bout des épreuves préliminaires. Ils interpellent ainsi les postulants sur le sort qu'ils comptent réserver à leurs revendications, restées sans suite depuis plus de 25 années. En l'occurrence, un statut de victimes de la répression à ceux tombées par des balles assassines, la revalorisation des pensions, jugées dérisoires que les pouvoirs publics avaient attribuées aux victimes ainsi qu'aux ayants droit et, enfin, la reconnaissance officielle de la journée du 5 Octobre 1988 d'autant que le pouvoir politique, lui-même, oppose cette date à ses détracteurs de l'intérieur et de l'extérieur, notamment depuis que le vent de révolte a soufflé dans le monde arabo-musulman. Les membres de l'AVO 1988 insistent aussi sur un prétendu décret, signé le 5 juillet 2013, par lequel le pouvoir politique aurait revu à la hausse les pensions de ces victimes. À la direction de la Cnas, on explique qu'ils n'ont pas été destinataires d'un tel texte, toujours, selon les rédacteurs de la déclaration. L'association, créée au lendemain des tragiques événements d'Octobre 1988, n'a cessé de remettre sur le tapis des revendications vieilles de plus de deux décennies. Le président de l'AVO, Abdelaziz Yahoui, est connu de tous les hommes politiques, qui ont assumé ou pas des responsabilités. Aucun d'eux, qu'il soit du pouvoir ou de l'opposition, ne peut dire qu'il n'a pas été interpellé lors de son passage à Béjaïa ou qu'il n'ait pas été destinataire de dossiers. En témoignent notamment les échanges épistolaires entre l'association et les hautes autorités du pays. À rappeler que des militants politiques et des membres de la société civile avaient réclamé une enquête indépendante sur les événements d'Octobre 1988 d'autant que le pouvoir politique se réclame désormais de cet héritage dans le sillage du Printemps arabe, qui a emporté tout sur son passage. Ils avaient expliqué qu'il fallait s'atteler au plus urgent : sauvegarder les acquis d'Octobre 1988, qui sont aujourd'hui, selon les militants politiques, "en train d'être remis en cause". Ils appréhendaient une remise en cause du multipartisme, voire du pluri-syndicalisme, avait-t-on prévenu. M. O Nom Adresse email