Le même spécialiste tente ici d'analyser la qualité des écoles préparatoires aux sciences économiques. Les classes préparatoires (abusivement appelés écoles préparatoires) ont été mises en place il y a 6 ans pour faire émerger des pôles d'excellences dans le domaine des sciences économiques et de gestion. L'idée est bonne, mais a-t-on besoin de passer par ces écoles préparatoires, copiées sur le modèle français avec cependant une grande différence : en France les classes prépas sont organisées dans les meilleurs lycées avec un encadrement de qualité et elles préparent à des concours rigoureux d'accès aux grandes écoles de gestion très nombreuses et bien dotées en ressources humaines et technologiques (comparées aux universités classiques). Pour que le modèle fonctionne comme son original, il aurait fallu copier tout le modèle : encadrement des prépas, statut des écoles et statut des concours. Aujourd'hui, s'il est vrai que les écoles prépas reçoivent les meilleurs bacheliers, l'encadrement n'est pas approprié, au moins au plan pédagogique, les programmes sont trop extensifs et les concours se transforment en examen de sortie. En effet les programmes d'enseignement sont conçus comme des programmes à finalité "qualifiante" ou diplômante alors qu'elle devrait être préparatoire à une formation future qualifiante et diplômante. Chaque année, l'étudiant reçoit une dizaine de matières couvrant tous les champs disciplinaires et plus grave encore le concours porte sur 8/9 matières. Tout ceci au détriment d'une formation préparatoire à des études dans une école : enseignements en analyse économique, en mathématiques-statistiques, en comptabilité et système d'information, en langues et langages, une ouverture sur les sciences sociales et humaines (introduction à la sociologie, géographie économique et humaine, introduction au droit). Le concours doit porter sur trois épreuves fondamentales et deux épreuves d'ouvertures (optionnelles). Le bourrage par des matières à caractère finalisé et la multiplication des épreuves n'est pas de nature à préparer les étudiants à suivre des enseignements approfondis en école supérieure.