Le syndicat d'entreprise UGTA de la Setram-Tramway d'Oran et la direction régionale s'opposent dans un bras de fer qui ne semble pas connaître un épilogue en dépit des nombreuses réunions ayant regroupé les syndicalistes et les représentants de la société dont le siège social est implanté à Alger. De multiples problèmes, liés directement au mouvement de débrayage déclenché depuis vendredi dernier par les travailleurs, renseignent sur l'ampleur du marasme vécu par les deux parties en conflit qui se rejettent mutuellement la responsabilité. La plateforme des revendications qui n'a pas été respectée, selon les syndicalistes, a mené les travailleurs à reconduire un débrayage d'une heure par jour entre 13 et 14h. Les syndicalistes comme les représentants de la Setram-Oran campent sur leurs positions. En fait, les problèmes spécifiques aux employés, tous métiers confondus, ne ressemblent en rien à ceux de leurs collègues d'Alger et de Constantine. Les syndicalistes reprochent à leur direction de ne pas prendre en considération leur revendication concernant l'application de la règle de travail de 4-2 (4 jours travaillés pour 2 jours de récupération), la non-satisfaction des demandes des vendeurs de tickets pour leur aménager des structures adéquates, le non-paiement des heures supplémentaires réclamés par les travailleurs, la régularisation de la situation administrative des 260 agents de carrefour qui risquent de perdre leur emploi à tout moment, l'exigence de l'application de l'accord signé entre les travailleurs grévistes et l'administration de Setram d'Oran, le 4 août de l'année en cours, sont les principaux points de discorde sur lesquels achoppent et la direction et les syndicalistes. À noter qu'à la différence du mouvement de grève du mois d'août dernier, celui en cours concerne aussi bien les conducteurs que le personnel chargé du contrôle et de la vente des tickets. La principale revendication des travailleurs reste la même : l'adoption d'un nouveau système de travail au lieu du 6-2 (6 jours travaillés pour 2 jours de repos) jugé trop chargé, au profit des contrôleurs et des agents chargés de la vente des tickets, et ce, au même titre que les conducteurs pour lesquels cette revendication a été déjà acquise. En d'autres termes, on demande la revue à la baisse du volume d'heures travaillées qui est actuellement de 48 heures par semaine. Dans ce contexte précis, les modalités de paiement des heures supplémentaires non accordées sont en cours d'arrangements dans le cadre d'une procédure de faisabilité qui sera adoptée par la direction générale de Setram, comme souligné par un représentant dépêché d'Alger. Des assurances ont été également données par le chargé de communication de Setram-Oran, qui a insisté sur la nécessité de répondre aux revendications formulées par les travailleurs dans la perspective de la loi. Concrètement, des kiosques de vente de tickets de 10 m2 remplaceront progressivement les autres structures de 1 m2 sans sanitaires ni AEP et où sont littéralement parqués les agents chargés de la vente des titres de transport. Une quinzaine de ces kiosques actuellement en construction seront installés entre le 23 octobre et le 25 novembre de l'année en cours. S'agissant de la situation précaire des 288 agents de carrefour, leur situation sera prise en charge par les responsables de la Setram, selon Ryad Fehim. Le chargé de communication a, toutefois, critiqué les conducteurs du tramway les accusant d'avoir empêché des agents de maîtrise de prendre le relais pour ne pas pénaliser les usagers. Un syndicaliste, présent dans la salle des conférences, rétorque en affirmant qu'il s'agit de "casseurs de grève". En attendant, les deux parties - syndicat d'entreprise et administration - ont convenu de geler le mouvement d'arrêt de travail qui est observé quotidiennement depuis vendredi dernier d'une heure.