Il y avait foule jeudi matin devant le tribunal de Bouira suite à l'appel lancé via les réseaux sociaux par la cellule de crise de Haïzer invitant les citoyens et le mouvement associatif à soutenir les 32 manifestants de la même localité qui devaient comparaître devant le juge. Pour rappel, les 32 jeunes avaient été arrêtés par les policiers le jour de l'élection présidentielle du 17 avril dernier. Vers 9h, des dizaines de personnes avec des banderoles scandaient déjà des slogans hostiles au pouvoir. Les forces de l'ordre mobilisées pour l'occasion ont tenté de disperser les présents avec parfois des gestes un peu brusques. Cependant, ne voulant pas envenimer davantage la situation, le sit-in devant le tribunal sera "toléré" sous un cordon de sécurité assez important. Parmi la foule, des familles venues soutenir leurs enfants, des élu(e)s du RCD, des sympathisants de ce parti, et le clou sera la présence remarquée du président du MAK, Bouaziz Aït Chebib, et de ses militants. Autant dire que les services de sécurité étaient sur le qui-vive durant toute la tenue de ce rassemblement. Pendant ce temps, à l'intérieur de la salle d'audience pleine à craquer, le juge a appelé un à un les 32 manifestants. Un seul manquait à l'appel car ce dernier n'a pas voulu remettre sa carte d'identité à l'entrée du tribunal. De ce fait, le juge sera surpris d'entendre dire qu'on ne l'avait pas laissé entrer dans l'enceinte du tribunal. Après avoir fait la lecture des faits qui leur sont reprochés, les avocats de la défense ont demandé au juge le renvoi du procès le temps pour la défense d'étudier le dossier. Demande qui sera acceptée et la date du 13 novembre sera retenue pour ce procès. Selon Me Aït Mimoun, les accusations pesant sur les mis en cause sont assez lourdes. "Ils sont poursuivis pour différents chefs d'inculpation dont attroupement illégal, outrage à corps constitués, agressions sur policiers dans l'exercice de leur fonction, destructions de bien d'autrui... autant de griefs retenus à leur encontre qui relèvent du pénal." Le collectif d'avocats constitué des Mes Aït Mimoun, Benyoub, Bouchelkia et Rahmouni sera épaulé prochainement par un deuxième collectif, nous ont fait savoir les parents des manifestants. Accueillis par une foule en liesse à la sortie de l'audience, les jeunes, dont deux mineurs, ont accompagné cette foule venue les soutenir sous les slogans : "À bas la répression, halte aux dérives policières..." Les personnes venues les soutenir, dont les membres de la cellule de crise de Haïzer, les ont assurés de leur assistance pour un deuxième sit-in le 13 novembre prochain, date du procès. H. B.