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Le ventre n’a pas de mémoire
Publié dans Liberté le 04 - 05 - 2004

La liberté de la presse est-elle une cause ? Pas pour la communauté journalistique, si l’on en juge par le refus massif du personnel de presse à répondre à l’appel pour le rassemblement commémoratif d’hier.
La place de la Liberté de la Presse était triste ce 3 mai. À peine quatre ou cinq éditeurs représentés et les journalistes contraints de couvrir “l’évènement�.
L’activité de la presse s’est banalisée et se croit déjà à l’abri d’une remise en question. Pourquoi se souvenir ou se rassembler ? La menace globale du terrorisme islamiste n’était finalement qu’un liant conjoncturel de la corporation. Et même là , l’assassinat de Tahar Djaout n’a pas suffi pour qu’on conçoive la communauté du péril. Beaucoup ont tenté de marquer leur dissemblance jusqu’à ce que l’intégrisme nous impose une solidarité de corps par son criminel amalgame : tous les journalistes qui ne sont pas avec lui sont contre lui. Ayant de moins en moins le choix de sa cible, le terrorisme n’avait plus le loisir du discernement entre son “bon� et son “mauvais� journaliste.
Et le malheur créa la corporation. On s’était juré de rester fidèles à leur combat et d’honorer, pour toujours, leur mémoire. C’était compter sans notre disponibilité à l’oubli, pourvu qu’on ne vienne pas importuner notre ronron de héros fatigués ; c’était compter sans la paresse morale que le confort impose souvent aux hommes. Ce n’était donc pas notre cause qu’on défendait quand nous nous serrions les uns contre les autres aux enterrements successifs et plus tard devant les tribunaux, y compris dans des procès surréalistes, comme celui intenté par un chef terroriste à un directeur d’organe, mais seulement notre survie individuelle. Une solidarité de tranchée.
Aujourd’hui, nous ne célébrons plus Zinou ou Mekbel qu’en petites colonies et souvent pour prétendre à ce que nous avons d’estimable en eux. Une mémoire utilitaire.
Passé le temps de la peur physique, n’a-t-on plus peur de rien ? C’est que les périls qui s’annoncent pèsent moins sur les personnes que nous sommes que sur notre métier, ce métier dont nous avions l’arrogance de vouloir en faire plus qu’un métier, un credo.
L’instinct de conservation qui suscitait notre générosité se dissout peu à peu et nous replongeons dans l’univers d’avidité qui baigne et modèle notre société.
Dans nos esprits, la liberté de faire des journaux se rapproche progressivement de la liberté de fabriquer des pizzas.
Déjà , des dispositions se prennent, chaque jour, dans des maisons d’édition pour désincarner la publication, c’est-à -dire la rendre susceptible d’anticiper sur les vœux éditoriaux de n’importe quel sponsor politique. Une presse sans identité, sans angoisse, strictement alimentaire, adaptable dans ses positions et dans son ton, fleurit sur le “marché� médiatique, comme modèle de “neutralité� parce que modèle de froideur. Et des journalistes sans angoisses et sans sensibilités s’exhibent comme modèles d’objectivité parce que modèles de désinvolture.
Seul compte désormais le rapport vénal. On ne perd plus son temps en militance, en solidarités ou en souvenirs. Ceux qui ont une conception engagée de leur fonction n’ont qu’à s’y consacrer.
La presse n’a plus d’armée pour se défendre, à peine une marginale résistance. Le pouvoir le sait : on ne lit que le message de Bouteflika comme on ne voyait que son ministre sur la place de la Liberté.
En attendant le pire, car il peut venir aussi de nous, bonne fête et, surtout, bon appétit !
M. H.


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