Le dos tourné à l'institution judiciaire, les délégués ont scandé les slogans habituels du mouvement. La CADC de Tizi Ouzou a tenu, hier, son sit-in hebdomadaire afin d'exiger la libération immédiate et inconditionnelle de tous les détenus du mouvement citoyen et le jugement des assassins des 121 victimes du Printemps noir devant les tribunaux civils. Après une minute de silence dédiée à la mémoire des victimes de la démocratie, le dos tourné à l'institution judiciaire, les délégués ont commencé à scander les slogans habituels du mouvement citoyen et à animer la rencontre à l'aide de deux mégaphones. “Notre mouvement est pacifique”, s'est écrié d'emblée Ali Aouanèche, délégué d'Ath Zmenzer, et d'ajouter : “Libérez les détenus, jugez les assassins.” “Libérez les innocents, jugez les criminels” ; “Pouvoir assassin”, a repris en chœur la foule nombreuse à assister au sit-in. Da Youcef, délégué de Mekla, prendra la relève pour fustiger le pouvoir, traiter “le groupe de Oujda” qui a trahi Abane Ramdane ainsi que Zerhouni et Boustilla de “criminels”. “Ainsi nous serons maintenant”, proteste encore Da Youcef, “Pas de repos jusqu'à la satisfaction de la plate-forme d'El-Kseur.” Des mots d'ordre : “Libérez ceux qui ont l'Algérie dans le cœur et jugez ceux qui ont l'Algérie dans la poche” ; “Y en a marre de ce pouvoir” ; “Ulac smah ulac” et d'autres hostiles à la gendarmerie, ont également fusé de la foule que Khaled Guermah, Saïd Arkam et d'autres parents de victimes du Printemps noir ont rejoint. Par ailleurs, Berdous Kaci a été convoqué hier pour la énième fois au commissariat de police, mais à Tizi Ouzou cette fois-ci, à propos de trois autres plaintes (après deux premières) déposées par trois autres élus de l'APC d'Ath Mahmoud pour “insultes”. “Comment pourrais-je les insulter, alors qu'ils sont mis en quarantaine ?”, nous a déclaré le délégué d'Ath mahmoud, qui a tenu à dénoncer ce “harcèlement politique” dont il est victime. “Je continuerai le combat jusqu'au bout, pacifiquement”, a conclu notre interlocuteur. Et de dire ironiquement : “Si ça continue comme ça, on m'obligera à ne pas sortir de la maison !” K. S.