“Libérez les innocents, jugez les assassins”, scandaient les manifestants devant l'enceinte judiciaire. La CADC a organisé, dans la matinée d'hier, un sit-in populaire devant le tribunal correctionnel de Tizi Ouzou pour exiger la libération de tous les détenus du mouvement citoyen, d'une part, et se solidariser avec le collectif des avocats qui a subi dernièrement des agressions à l'intérieur de l'enceinte judiciaire, d'autre part. Une foule nombreuse a répondu à l'appel du mouvement citoyen pour venir scander devant le tribunal de Tizi Ouzou des slogans hostiles au pouvoir et ses relais, exigeant le jugement des assassins et la libération des détenus du mouvement citoyen incarcérés depuis le 5 octobre dernier. Les parents des martyrs du Printemps noir étaient nombreux également à venir participer à la manifestation, à l'instar de Khaled Guermah, Saïd Mokrab et Boualem Akkouche. Des pancartes étaient brandies par les manifestants sur lesquelles on pouvait lire : “Pour un Etat de droit, non à l'impunité” ; “Le sang de nos enfants martyrs n'est pas à marchander avec ce pouvoir maffieux et assassin” ; “Du jamais vu, les hommes de loi matraquent des hommes de droit en pleine audience” ; “Boutef démocrate à Beyrouth et dictateur chez nous”, etc. À l'aide d'un mégaphone, des animateurs donnaient le ton, Ali Aouanèche, N'a Ouiza, Da Boussad et Tahar Temmim, prononçaient en chœur des slogans du mouvement citoyen et incitaient la foule à faire de même. “Libérez les innocents, jugez les assassins”, revenait souvent. Le sit-in fut levé à midi, après une minute de silence observée par les manifestants, dos tourné au tribunal et aux policiers qui s'y trouvaient. Notons que dans la journée d'hier, une grève générale a été observée à Laâzib (Naciria) alors qu'un sit-in s'est déroulé devant le tribunal de Bordj Menaïel pour exiger la libération des détenus dont Hamadine Boussad, 35 ans, arrêté le 9 octobre dernier. Celui-ci souffrirait de troubles mentaux, selon les délégués locaux. K. S. Nacéria (Boumerdès) La ville paralysée par une grève • La ville de Nacéria, à l'est de la wilaya de Boumerdès, a été entièrement paralysée, hier, par une grève générale en guise de solidarité avec un citoyen de la localité arrêté le 10 octobre dernier. Cette grève, coïncide avec le procès du jeune Hamadane Bousaïd, qui s'est tenu le même jour au tribunal de Bordj Menaïel pour les chefs d'inculpation : détention d'objets incendiaires (coktail Molotov) et outrage au chef de sûreté de daïra. Pour cette dernière accusation, l'inculpé a été condamné à six mois de prison avec sursis en attendant un second jugement concernant le premier grief retenu contre lui. R. H.