Tahar Ouattar récidive. Il verse encore dans la provocation et l'insulte, derniers arguments qui lui restent pour sortir la tête quand l'anonymat l'engloutit. Il vient dans les colonnes d'El Khabar (30 novembre) de s'en prendre de nouveau à Tahar Djaout, Rachid Mimouni et Abdelkader Alloula auxquels il dénie le droit de faire partie de la société algérienne, au motif qu'ils écrivaient en français, sous la férule d'éditeurs qui leur imposaient des canons d'écriture. Piètre prétexte pour cet ancien contrôleur national du parti FLN du temps du parti et de la pensée uniques, ancien directeur de la radio où il a semé tous les germes néfastes de l'islamo-baâthisme, aujourd'hui reconverti en mécène littéraire au sein d'une association où il profite des subventions de l'Etat. Jaloux de la renommée de ces grands écrivains, il s'échine à déranger les morts, pensant bêtement qu'il n'y aura pas de riposte. Bizarre, cette nouvelle propension à salir l'histoire au lieu d'y contribuer ou, à défaut, de l'écrire ! Ben Bella a fait des émules, à moins que ce ne soit une nouvelle tactique pensée et préméditée que mettent en œuvre les islamo-baâthistes pour quelque funeste dessein. Il est vrai, et Ouattar l'avoue, qu'il a su louvoyer avec les islamistes durant les années orphelines de l'Algérie et qu'au lieu de prendre position, même au nom du FLN dont il portait les couleurs, il a fait allégeance aux tenants de la charia. Comble d'ironie, l'histoire vient revisiter la sécheresse d'idées de ce pseudo-intellectuel : le TNA programme ce mois-ci Les martyrs reviennent cette semaine. Ils ne reviendront pas, parce qu'ils ne sont jamais partis. Leurs idées et leur message sont toujours vivants et assez puissants pour barrer le chemin à tous les charlatans de cette espèce que l'on croyait disparue. La maison de la presse porte le nom de Djaout, le théâtre celui de Alloula et une Maison de la culture celui de Mimouni. Ouattar s'attaque aux morts comme le font les hyènes. Demain, il tiendra le même discours sur le compte de Boudjedra ou de Yasmina Khadra. Qu'il le fasse donc aujourd'hui ! Mais le courage manque à cet individu qui ne peut être qualifié que de “ouattariste” parce qu'il ne parle et n'écrit que pour son nombril. Il convient de conclure pour une question de salubrité publique : à chacun sa famille et la nôtre est fière de compter Djaout, Mimouni et Alloula en son sein. La lumière finira bien par triompher de l'obscurité, et les rets de l'oiseleur dédaigneront les oisillons qui n'ont ni hauteur ni envergure. A. O.