L'ex-chef des renseignements militaires israéliens, le général Amos Malka, a accusé son ex-subordonné, le général Amos Gilad, d'avoir mystifié la classe politique en affirmant que Yasser Arafat n'était pas un partenaire de paix, a indiqué, hier, le journal Haaretz. Dans une interview au quotidien, le général Malka, chef des renseignements militaires de 1996 à 2001, a notamment reproché au général Gilad, actuel conseiller du ministère de la Défense pour les questions politico-sécuritaires, d'avoir présenté le dirigeant palestinien comme “un homme dangereux, qui dénie à Israël le droit à l'existence”, sans étayer cette assertion avec des documents écrits. Le général Malka accuse aussi son ex-subordonné, à l'époque responsable du département de la recherche (de 1996 à 2001), d'avoir convaincu — toujours sans preuve écrite — les dirigeants israéliens que M. Arafat ne renoncerait jamais au “droit au retour” des réfugiés palestiniens de 1948 à l'intérieur des frontières de l'Etat hébreu. “J'ai fait tout mon possible, notamment en remettant à plusieurs reprises des rapports à ce sujet à la commission de la Knesset pour les Affaires étrangères et la Défense, ainsi qu'au chef d'état-major, mais à mon grand regret, je n'ai pas trouvé une oreille attentive, car, partout, la théorie de Gilad sur Arafat séduisait davantage”, a encore affirmé le général Malka. L'ex-Premier ministre travailliste Ehud Barak a ainsi repris à son compte cette théorie sur “l'absence de partenaire palestinien” à des discussions de paix, après l'échec du sommet de Camp David en 2000. L'approche négative à propos d'Arafat a ensuite été partagée par le chef d'état-major d'alors, le général Shaoul Mofaz (actuel ministre de la Défense), ainsi que par son successeur le général Moshé Yaalon et le chef du Mossad (service extérieur de sécurité). En revanche, l'ex-chef du Shin Beth (service intérieur de sécurité), l'amiral Ami Ayalon et divers officiers supérieurs experts des questions palestiniennes se sont ralliés au point de vue du général Malka, selon lequel un accord avec le dirigeant palestinien aurait été possible sur la base de concessions supplémentaires d'Israël par rapport aux propositions faites au sommet de Camp David. R. I./Agences