Dans une conférence de presse sur le bilan de la 37e Foire internationale d'Alger, le ministre du Commerce, M. Boukrouh, a qualifié la manifestation de succès et a annoncé que l'état va promouvoir davantage la participation des entreprises nationales aux foires et manifestations économiques à l'étranger, en vue de développer les exportations hors hydrocarbures. En réponse aux questions de la presse, il a abordé, de façon plus précise, les questions des négociations pour l'adhésion de l'Algérie à l'Omc, l'ouverture du marché algérien, les rapports économiques avec les Etats-Unis, la dangereuse dépendance de l'Algérie à l'égard des fluctuations des prix du pétrole. Médicament : Vers la suppression de l'obligation de production Le ministre du Commerce a lancé un pavé dans la mare en répondant que la disposition obligeant les importateurs de médicaments d'avoir un projet de production pharmaceutique pour pouvoir continuer à travailler allait être supprimée parce que, selon lui, elle est incompatible actuellement avec les règles de l'Omc. Cette dernière semble exercer des pressions sur l'Algérie pour supprimer ce qu'elle considère comme une restriction à l'accès au marché. Négociations pour l'adhésion à l'OMC : l'Algérie est au stade final du processus d'accession Le septième round de négociations aura lieu à partir du 25 juin. L'Algérie qui vient d'adopter, au niveau du gouvernement, les nouvelles offres sur les tarifs et les services compte obtenir, à l'issue de ce round, des accords dans ces deux points principaux de discussions. Les propositions, en particulier sur les services, sont proches de certains pays qui viennent d'accéder à l'Omc. Ce qui veut dire que le chemin sera ouvert à l'adhésion de l'Algérie à l'Omc au courant de l'année, voire en 2005. L'ouverture porte sur une centaine de segments des services. Toutefois, l'Algérie ferme le jeu dans les segments liés à la créativité : l'audiovisuel ainsi que l'éducation. En raison du souci de préservation à l'instar de l'Union européenne des spécificités culturelles. Dépendance pétrolière :“Une situation extrêmement dangereuse” “Nous exportons, hors hydrocarbures, 600 à 700 millions de dollars et nous importons pour 13 milliards de dollars. Ces deux chiffres révèlent une situation anormale et extrêmement dangereuse. Nous baignons dans l'euphorie procurée par le volume important des réserves de change. Tout cela est éphémère. Le pétrole va s'épuiser et risque de perdre de sa valeur. Le pays est donc assis sur une rente. Nous sommes faussement riches. Nous sommes encore un pays sous-développé”, a asséné Boukrouh. Accord de libre-échange avec les Américains : pas avant l'OMC “L'Algérie a discuté à différentes reprises avec différents responsables américains en vue d'établir une zone de libre-échange. L'Algérie et les Etats-Unis ont exprimé le souhait de conclure un accord bilatéral de libre-échange. Mais la réponse de Washington est claire : pas question de signer l'accord avant l'adhésion de l'Algérie à l'Omc. “Ce projet est plausible après notre accession à l'organisation”. N. R.