Photo : Riad Par Samira Imadalou Inaugurée par le président de la République, lundi dernier, sous le thème «la nouvelle stratégie industrielle au cœur de la problématique du développement de l'Algérie», la 41ème édition de la Foire internationale d'Alger (FIA) a fermé ses portes vendredi. Quel bilan pour cette manifestation traditionnelle que redécouvrent les visiteurs chaque année ? A-t-elle gardé son caractère économique et professionnel ? Cette question s'impose sachant que les différents stands de la FIA, sur lesquels ont exposé 1 100 firmes étrangères et 45 autres nationales, ont reçu plus de visiteurs curieux que professionnels. Et pour cause, de nombreuses animations ont été organisées par des entreprises algériennes opérant notamment dans les secteurs de l'agroalimentaire, de l'électroménager ou encore de la téléphonie mobile. Les trois opérateurs, Djezzy, Mobilis et Nedjma, ont accordé beaucoup d'importance à l'aspect animation. La FIA est devenue donc au fil des ans un lieu de distraction. Ils sont nombreux les groupes d'amis et les familles à avoir sillonné les différents pavillons. Leur présence était plus importante que celle des professionnels. Ces derniers ne représentent que 16% du nombre total des visiteurs. En effet, sur les 500 000 personnes qui ont visité la foire, seuls 81 000 sont des professionnels, selon les chiffres de la Société algérienne des foires et exportations (SAFEX) dont le premier responsable, M. Ali Farah, a relevé vendredi la réussite de cette édition de la FIA. Une manifestation qui a, selon lui, «atteint ses objectifs en matière de contacts professionnels entre les opérateurs économiques nationaux et étrangers et dont plusieurs ont pu aboutir à la conclusion de contrats de partenariat». Toutefois, rien n'a été dévoilé sur les secteurs concernés par les contrats conclus ni sur leur nombre. Paradoxalement, les participants rencontrés sur place parlent de «fiasco». «Nous n'avons pas eu beaucoup de contactsd'affaires», confie un opérateur économique algérien. Ceux qui ont le plus tiré profit de cette foire sont ceux qui ont présenté de nouveaux produits tels que l'électroménager. Mais c'est plutôt un succès commercial qu'autre chose. C'est l'occasion de promouvoir les produits et d'avoir des commandes importantes par les revendeurs, qu'ils soient détaillants ou grossistes. A noter par ailleurs que la participation nationale était marquée par une forte présence du secteur des services, notamment les transports, le tourisme et les finances, par rapport aux éditions précédentes de la FIA. Mais, du côté des étrangers, c'est la baisse du nombre des participants dont le choix est axé ces derniers temps sur les foires et salons spécialisés. Beaucoup d'entreprises préfèrent limiter leur présence à ces manifestations (environ 70 événements) qui se tiennent tout au long de l'année en Algérie. Finalement, le thème choisi pour cette FIA, à savoir la stratégie industrielle et le développement économique, n'a pas été pris en considération de manière effective. Et ce, même si la foire a reçu la visite des représentants du gouvernement (ministre de la PME et de l'Artisanat, ministre du Commerce…) qui ont axé leur intervention sur les différents aspects du développement de l'économie nationale sans aller au fond des dossiers. Ils se sont contentés de se féliciter du progrès réalisé par les industriels algériens en matière de qualité d'emballage et d'étiquetage de leurs produits conformément aux normes internationales requises.