Les Pays-Bas, opposés à la Lettonie mercredi à Braga lors de la troisième et dernière journées du "groupe de la mort", groupe D, prient pour qu'un résultat favorable entre l'Allemagne et la République tchèque, déjà qualifiée, ne leur évite un "drame incroyable", selon le milieu batave Marc Overmars. Les "Oranges", auteurs d'un nul (1-1) contre l'Allemagne, puis battus par les Tchèques (3-2) au terme d'un match traumatisant pour eux, ne sont plus maîtres de leur destin. Leur sort dépendra peut-être de l'attitude des Tchèques, déjà qualifiés et risquant donc d'aligner une "équipe bis" contre l'Allemagne, qui, en cas de victoire, se qualifierait aux dépens des Bataves. Pour accéder aux quarts de finale, Ruud Van Nistelrooy et ses partenaires doivent battre la Lettonie (en espérant que la République tchèque ne perde pas contre l'Allemagne), ou bien faire match nul en marquant au moins un but (en misant sur une victoire des Tchèques contre l'Allemagne), ou encore faire match nul (en priant pour que les Tchèques battent l'Allemagne par plus d'un but d'écart). "Il est frustrant de ne pas avoir en main son propre destin, commente amèrement le milieu néerlandais Edgar Davids. Nous avons une chance et il faut la saisir avec les deux mains. Nous devons gagner"."J'espère que les onze joueurs (tchèques) sur le terrain feront tout pour battre les Allemands", confie le capitaine des "Oranges", Philip Cocu, qui craint néanmoins que le sélectionneur tchèque Karel Brueckner ne fasse souffler certains joueurs, car "ils veulent devenir champions d'Europe". Dégoûté, Marc Overmars évalue les chances de qualification de son équipe à seulement... 20%. "Tout ce que nous pouvons faire, c'est espérer", souffle l'attaquant Arjen Robben, dont le remplacement en cours de match contre la République tchèque (2-3) a fait couler beaucoup d'encre. Le quotidien de Telegraaf, premier tirage des Pays-Bas, s'était lamenté sur ce "changement de joueur fatal" : alors que la sélection néerlandaise menait au score (2-1), le sélectionneur Dick Advocaat avait remplacé Robben à l'heure de jeu par un joueur plus défensif, Paul Bosvelt. "C'est moi l'entraîneur", s'est contenté d'expliquer Dick Advocaat, toujours aussi inflexible, mais de plus en plus contesté. Une bordée de sifflets lui a même été réservée par les fans des "Oranges" (en VO.) lors d'un entraînement cette semaine. Dans le camp letton, l'humeur est au beau fixe, même si les chances de qualification sont infinitésimales (il faudrait battre les Pays-Bas et, dans le même temps, l'Allemagne ne devrait pas s'imposer contre la République tchèque). Mais la sélection de ce petit pays balte de 2,4 millions d'habitants vit sur un nuage depuis le gain de son premier point dans une phase finale de compétition internationale de football grâce à un nul (0-0) contre l'Allemagne, vice-champion du monde, samedi. Même en cas d'élimination soir, les Lettons auront réussi leur Euro-2004 au Portugal et pourront célébrer dignement les 23 et 24 juin la fête des "Janis", prénom le plus répandu du pays, occasion de réjouissances nationales.