Boghni sommeillant dans une cuvette au pied du Djurdjura a été rudement secouée par trois importantes déflagrations, ce jeudi vers 17h30. Renseignements pris, il s'agissait d'une embuscade tendue par des éléments du Gspc - on parle d'une vingtaine d'éléments armés - à une patrouille de la Bmpj. C'est donc au niveau de la décharge communale, située près du lieu-dit Ichiouache à environ 3 km à la sortie nord de la ville de Boghni, et surplombant le CW 128 menant de Boghni vers Tizi Ouzou que les terroristes ont enterré trois engins explosifs actionnés à distance. Puis, après s'être postés de part et d'autre de la piste, ils ont patiemment attendu l'arrivée de la patrouille de la Bmpj. Donc, vers 17h30, quand les deux Nissan furent exactement sur les lieux piégés, les engins explosent, pulvérisant les véhicules de la police. Les agresseurs font ensuite pleuvoir un tir nourri sur la patrouille. Quatre policiers décèdent sur place, le 5e, malgré des blessures mortelles, a essayé de riposter et ainsi, d'aider ses trois autres camarades blessés qui, eux aussi ont riposté. Une fois leur sale besogne effectuée, les terroristes se sont repliés du côté de la forêt dite Tizgui-N'cheikh, un lieu réputé comme étant un refuge et un repli des bandes terroristes. A leur arrivée sur les lieux, les forces de l'ordre n'ont pu que constater le décès du 5e policier. Les corps des victimes et les blessés transférés d'abord sur l'hôpital de Boghni pour les premiers soins puis c'est le bouclage du périmètre qui est entrepris. Cependant, il a fallu attendre la matinée d'hier pour que la forêt, totalement piégée par les terroristes, soit soumise à un intense pilonnage, afin de faciliter les progressions des fantassins lors de l'opération de recherches. A souligner que la ville de Boghni pensait avoir dépassé les moments de violence, même si, en septembre dernier, quatre policiers municipaux ont été assassinés dans un guet-apens à l'entrée de la ville d'Aïn-Zaouia, sise à 7 km à l'ouest de Boghni, les faux-barrages et autres incursions dans les bars notamment, ayant cessé. Le CW 128 avait retrouvé un certain calme et la circulation devenait dense. Mais avec ce triste rappel, les citoyens commencent à se poser biens des questions. Il est vrai que les forces de l'ordre déployées ici et là, sont rassurantes, mais il est aussi exact que la région au relief accidenté est très boisée à souhait. Boghni étant quasiment entouré de forêts : Boumahni au Nord-ouest, Tizgui N'cheikh et El-Madj au Nord-est, alors que la entoure d'émeraude constituée par la forêt d'oliviers de Tiniri ceinture la ville. La Kabylie n'est donc pas sortie de l'oeil du cyclone. Plus récemment encore, c'est au nord de la wilaya de Tizi Ouzou que le mardi d'avant l'Aïd, des terroristes ont froidement assassiné 2 militaires et 1 garde-communal, qui étaient en civil dans un fourgon de transport public, tombé dans un faux barrage près de Mazer, entre Tigzirt et Dellys. A Alma, près de Oued Aïssi, à 4h, dix éléments armés de kalachnikovs, ont dressé un faux barrage. Ils ont racketté tous les commerçants qui se rendaient au marché de Tala Athmane. Une fois le forfait accompli, ils ont pris la direction de Takhoukht. Par ailleurs, un groupe armé et masqué, composé de 10 personnes a investi, dans la nuit du mercredi à jeudi, une unité de fabrication de parpaings, à Oued Aïssi, à une dizaine de kilomètres à l'est de Tizi-Ouzou. Les assaillants ont, après avoir ligoté les 3 gardiens et neutralisé le système d'alarme de l'unité, subtilisé un lot de pièces détachées de véhicules, avant de prendre la fuite à bord d'un camion de l'unité dont la plaque d'immatriculation a été laissée sur place.