La République tchèque a fait une nouvelle démonstration offensive face au Danemark (3-0), dimanche passé à Porto, pour glaner sa 4e victoire en 4 matches et se hisser en demi-finale d'un Euro-2004 de football où elle semble capable d'accélérer quand elle le veut. Si un match de football durait 45 minutes, la République tchèque ne compterait que 2 nuls et 2 défaites au compteur et aurait déjà tiré un trait sur ses rêves de victoire le 4 juillet à Lisbonne. Seulement voilà, pour le malheur de ses adversaires, une rencontre dure 45 minutes de plus. Une seconde période pendant laquelle les Tchèques ont pris l'habitude de passer à la vitesse supérieure pour aller chercher 4 victoires en 4 rencontres : Lettonie (2-1), Pays-Bas (3-2), Allemagne (2-1) et Danemark. Les chiffres sont éloquents. Les Tchèques ont inscrit seulement 2 de leurs 10 buts en 1re période. Ils ont aussi encaissé l'intégralité de leurs 4 buts avant la pause. En revanche, quand les autres sont fatigués, les Tchèques, eux, accélèrent et rien ne semble pouvoir les arrêter. La puissance après la patience. Les Danois, laminés 3-0 après avoir fait jeu égal jusqu'à la pause, peuvent en témoigner. “Dans les 45 premières minutes, commente le sélectionneur danois Morten Olsen, je n'ai vu ni Nedved ni Rosicky. Ils ne savaient pas quoi faire. C'est là qu'on aurait dû marquer.” “Ensuite, nous avons fait 2 fautes en 3 minutes. Nous avons encaissé les buts sur des erreurs de concentration. Cela ne pardonne pas face à des joueurs de la qualité des Tchèques”, poursuit-il. Karel Brueckner n'est pas surpris par le scénario. “J'ai dit à mes joueurs à la pause que la première mi-temps n'est pas le plus important. Il nous restait suffisamment d'énergie pour faire la différence car les titulaires avaient été laissés au repos contre l'Allemagne.” Jan Koller, sur un corner de Poborsky, a déverrouillé les débats d'une tête bien placée (49') puis Milan Baros, un coup du droit en finesse (63'), un coup du gauche en force (65'), a bouclé l'affaire en 2 éclairs. Baros, avec 5 buts, est désormais le meilleur buteur du tournoi. Koller confirme lui son rôle décisif après son but qui avait permis aux Tchèques d'éviter de sombrer face aux Néerlandais. Nedved, bien que plus en retrait que d'habitude, Poborsky et Rosicky ont fait étalage de leur science de la passe. Reste la défense, sans doute le secteur le plus faible de cette équipe mais, comme l'avait promis le gardien Petr Cech avant le match, en progrès. “Ce qui pourrait nous arrêter ? s'interroge Cech. Que la chance, qui est avec nous jusqu'ici, tourne.” La Grèce, qui s'est taillée une réputation de “coupeuse de têtes” depuis le début de cet Euro, n'attend que ça. “Ils ont plus de jours de récupération que nous”, se méfie Brueckner, qui ne veut pas encore penser à une éventuelle finale contre le Portugal ou les Pays-Bas, pourtant désormais à portée de crampons. Une finale qui permettrait à la génération 2004 de rejoindre sa devancière, finaliste en 1996. Avec l'espoir de faire mieux, si on en croit l'“ancien” Vladimir Smicer. “Je pense qu'on est meilleur cette année, assure le coéquipier de Baros à Liverpool. En demi-finales, en 1996, contre la France, on avait joué pour aller aux tirs au but. Là, on peut jouer pour gagner.” Si Brueckner refuse constamment le jeu des comparaisons, Cech, champion d'Europe espoirs en 2002, renchérit : “Les anciens, comme Poborsky, pensent que cette équipe est meilleure que celle de 1996.” À confirmer. Programme Mercredi à 19h45 : Portugal - Pays-Bas Jeudi à 19h45 : Grèce - République tchèque