Force Après avoir endormi leurs adversaires danois en première mi-temps, les Tchèques se sont brutalement réveillés durant la seconde manche pour leur porter l?estocade. Les Français, bien qu?ils soient en vacances en ce moment, seront très attentifs jeudi prochain pour voir comment s?y prendront les coéquipiers de Nedved pour essayer de démonter la forteresse grecque. Eux qui n?ont pu que s?incliner devant le réalisme et la ténacité des hommes d?Otto Rehaggel. Ce dernier était d?ailleurs présent hier soir au stade des Dragons de Porto pour superviser de plus près cette étonnante équipe tchèque qui, en l?espace d?un quart d?heure, a ruiné les espoirs d?une équipe danoise pourtant tranchante durant la première période de la rencontre. Après un début de match équilibré, les partenaires de Tomasson appuient sur le champignon et dominent les débats grâce à un quadrillage parfait du terrain et une circulation rapide du ballon qui ont acculé les Tchèques dans leur carré. Des Tchèques plutôt prudents, voire craintifs face à une équipe nordique décomplexée, jouant à fond ses chances et qui a failli trouver le chemin des filets à la 15? après un cafouillage devant les buts de Cech puis une tête détournée de Poulsen (19?). Les Tchèques se contenteront d?un heading de Koller (11?) et d?une percée de Poborsky dans le temps additionnel de la première période. Karel Brückner, qui avait demandé à ses joueurs de lancer de longs contres, car devinant le penchant offensif des Danois en première mi-temps, rappela à ses joueurs la victoire contre la Lettonie, celle qui a tout déclenché dans cet Euro. Il sait que son équipe a du talent, de l?ambition et un formidable état d?esprit, des vertus qui lui permettent d?aller chercher cette victoire qui, quelques minutes seulement auparavant, semblait difficile à se dessiner. La bande à Nedved s?exécute alors. D?abord, c?est Koller qui s?élève dans les airs pour planter une tête rageuse dans la cage de Sörensen (49?). Une erreur de la défense danoise qui n?a laissé qu?un seul joueur pour le marquage de ce géant de 1,97 m. Ensuite, c?est à Barros, l?attaquant de Liverpool, de lancer l?offensive terrestre pour achever l?adversaire. Parti dans le dos de la défense rouge, sur une belle remise de Poborsky, Barros lobe le gardien Sörensen (63?) et aggrave la marque. A peine le ballon est-il remis en jeu que Nedved lance de nouveau Barros en profondeur qui ira planter son second but, le cinquième depuis le début du tournoi, ce qui fait de lui le meilleur buteur avec cinq réalisations. Le match est plié et les coéquipiers de Helveg, sonnés par la furia tchèque, auront du mal à revenir dans le jeu. Pour les rares observateurs qui avaient d?infimes doutes sur cette équipe tchèque, le voile est levé. Cette dernière a justifié son statut et a rempli en grande partie son contrat, en attendant la suite face à la Grèce. Tous les indicateurs sont en sa faveur : c?est la seule équipe à avoir gagné ses quatre matches dans le temps réglementaire ; elle possède la meilleure attaque jusqu?à maintenant avec 10 buts soit 2,5 par match; elle est la seule à enregistrer un gros score en quarts de finale et enfin elle renferme en son sein le meilleur goleador de la compétition. Les Tchèques sont tout simplement impressionnants. Au fait, sont-ils en passe d?inventer le coup du crocodile en anesthésiant sa proie avant de la broyer ? La Lettonie, les Pays-Bas et l?Allemagne ont mené à la marque avant d?être rattrapés et battus. Les Danois n?ont pas goûté à ce privilège, mais ils y ont cru. Et le piège s?est refermé sur eux. Dommage !