Désormais, le secteur de la santé n'aura pas de répit cette année. Après la grève des praticiens de la santé publique, c'est au tour des travailleurs de la santé de débrayer. Initié par la Fédération nationale des travailleurs de la santé (FNTS) affiliée à l'Union nationale des travailleurs algériens (Ugta), le débrayage traduit la volonté des travailleurs de mettre en œuvre leur plan d'action arrêté lors de la conférence nationale des cadres syndicaux, le 15 juin dernier, qui a vu un préavis de grève et une plate-forme de revendications déposée au niveau du ministère de la Santé. Cette plate-forme de revendications contient dix points importants qui ont trait notamment à l'élargissement des primes d'indemnité, de contagion, d'intéressement en faveur de tout le personnel de la santé, sans oublier la prime du Sud. S'ajoutent à ces indemnités, la prime de qualification liée à la documentation, l'encadrement et la technicité pour le corps médical. Il est 9h 30, ce dimanche, à l'hôpital Bachir-Mentouri à Kouba, et une grande affiche annonce déjà la couleur : “Les travailleurs de la santé en grève illimitée.” Mais, il semble cependant que tout fonctionne normalement sauf en chirurgie où toutes les opérations sont suspendues jusqu'à la fin de la protestation. Cependant, le personnel médical est présent à son poste, quelques employés traînent dans les couloirs pendant que certains accourent avant le début de la visite du professeur. Aucun signe de débrayage. Interrogé au sujet du suivi de la grève, un employé du service médecine interne nous répond : “Normalement nous sommes en grève. Mais nous avons un chef de service très sévère, s'il ne nous trouve pas à nos postes, il commence à crier ou même à renvoyer l'effectif médical, comme ce fut le cas avant-hier”, s'indigne-t-il. Et d'ajouter : “Je sais que c'est mon droit de débrayer, mais je ne veux pas avoir de problèmes. C'est mon gagne-pain.” “Si j'avais le choix, je ne resterais pas une minute de plus dans ce service”, conclut-il. Arrivé au bloc, un chirurgien nous déclare que “les opérations sont reportées”. “Nous assurons les urgences et le service minimum. Car, sans les infirmiers et les techniciens de la santé, nous ne pouvons assurer les opérations”, concède-t-il. De son côté, la Fédération nationale des travailleurs de la santé se dit déterminée à continuer le combat jusqu'à l'aboutissement de leurs revendications. N. A.