Après l'échec des négociations avec la tutelle, mercredi dernier, la Fédération met aujourd'hui en exécution sa menace qu'elle avait brandie en juin dernier. À peine la grève des praticiens de la santé publique réglée, après 21 jours de protestation que s'ouvre un nouveau front de protestation. C'est au tour, cette fois-ci, de la Fédération nationale des travailleurs de la santé (FNTS) affiliée à l'Ugta qui se lance dans une grève nationale illimitée à partir d'aujourd'hui. La décision a été prise lors de la conférence nationale des cadres syndicaux de la santé qui s'est tenue le 15 juin dernier. À cette même date, la FNTS a déposé un préavis de grève qu'elle devait entériner en cas de réponse négative de la part du ministre de la Santé. Celui-ci s'articulait autour de dix points dont notamment : l'élargissement de l'indemnité de contagion à tout le personnel, tous corps confondus, la généralisation de la prime d'intéressement en faveur de tout le personnel de la santé ainsi que la prime du Sud. Autres indemnités revendiquées, celles dites de qualifications celles liées à la documentation, l'encadrement et la technicité qui concernent, entre autres, les aides-soignants, le glissement catégoriel, la prime de garde (y compris pour le personnel technique). Seulement trois points cruciaux ont été abordés lors des négociations entamées avec la tutelle en deux rencontres distinctes. La première a eu lieu le 26 juin pour se renouveler une semaine (30 juin dernier) sans pour autant aboutir à un résultat probant. Un communiqué adressé hier à notre rédaction à ce propos fait même état de l'indifférence des représentants du ministère. “Les représentants de la tutelle n'ont pas été sensibles à la nature de la revendication ainsi que les retombées néfastes d'une grève nationale”, lit-on,dans le document en question. Compte tenu de cet échec, la Fédération ne pouvait avoir d'autre issue que de mettre à exécution sa menace après un ultimatum de plus de 15 jours et paralyser, en conséquence, l'ensemble des hôpitaux, des secteurs sanitaires, des écoles polycliniques et les administrations. Autrement dit, cette organisation, qui couvre 350 hôpitaux avec 50 000 travailleurs d'y affiliés, passera dès demain à l'offensive pour protester contre “la marginalisation et l'injustice dont sont victimes certains corps de la santé”, comme souligné par Salah Rouaïbia, secrétaire général de la Fédération lors de la conférence de presse tenue le 16 juin dernier. À ce titre, la Fédération exige le calcul de l'indemnité de sujétion spéciale sur le salaire principal à l'instar des autres corps de la Fonction publique. Elle demande aussi l'indemnité relative au poste spécifique Sud (décret 95-300 qui stipule son octroi aux personnels paramédicaux) ainsi que la titularisation des vacataires. N. S.