L'assemblée générale, tenue hier après-midi, a décidé de se conformer à la loi, en appelant les officiers grévistes à reprendre le travail. L'Entreprise nationale de transport maritime de voyageurs chavire. Un dialogue de sourds semble s'installer entre la direction de l'entreprise et le Syndicat national des officiers de la marine marchande. L'intervention de la justice n'a pas réglé le conflit, elle l'a même compliqué. Le Syndicat national des officiers de la marine marchande (Snommar) a organisé, hier matin, une conférence de presse, justement pour dire “son étonnement quant au contenu de la décision de justice et aux conditions dans lesquelles elle a été prise”, le 4 juillet dernier, par le tribunal de Sidi-M'hamed. Ce dernier, nous dit-on, statuant en référé, a déclaré la grève des officiers de la marine marchande, section Entmv, illégale. Les responsables du syndicat soulignent que le tribunal “a pris en compte les arguments de l'employeur selon lesquels l'assemblée générale qui a décidé le recours à la grève, ne s'est pas déroulée sur les lieux habituels de travail et que le délai de préavis n'a pas été respecté”. Sur le fond, le Snommar considère que “l'appréhension des conditions de tenue de l'assemblée générale excède la compétence du juge en référé. Le syndicat pense qu'une telle appréhension relève d'un juge de fond”. C'est que, pour le cas des officiers de la marine marchande, le lieu de travail est le navire. Le plan de sécurité national et les conditions rigoureuses et strictes d'accès aux ports rendent impossibles la tenue d'une assemblée générale à bord d'un navire. En outre, le syndicat affirme avoir eu recours à la grève décidée lors d'une assemblée générale tenue à l'extérieur “des lieux de travail”. Pour autant, elle n'a pas été déclarée “illégale”. Dans la foulée, le président du Snommar, M. Zermoun, regrette que “le représentant de l'employeur, portant chaque fois invité, n'ait jamais daigné assister aux différentes assemblées générales du syndicat”. En tout état de cause, le Snommar compte faire appel “pour l'annulation de la décision du tribunal en référé par les juridictions compétentes”. Au-delà de cette décision, contestable, le Snommar a été surpris par le fait que “la plainte déposée, relative aux entraves au libre exercice du droit de grève, constitutionnellement consacré, ait été ajournée, à la demande de l'avocat de l'employeur”. En revanche, le même jour, soit le dimanche 4 juillet, la plainte de l'employeur, invoquant un abus de forme dans l'exercice du droit de grève, est tranchée dans le fond par le juge en référé. Il y a là matière aux questionnements. Mais ce qui intrigue le plus le syndicat, c'est la sortie inattendue de l'inspection du travail, à travers une correspondance du 14 juin 2004. Une correspondance que le syndicat qualifie “d'acte nuisible au libre exercice du droit de grève et préjudiciable à l'image de l'inspection du travail”. L'assemblée générale, tenue dans l'après-midi d'hier a finalement décidé de se conformer à la loi, en appelant les officiers grévistes à reprendre le travail. M. R. Direction générale de L'ENTMV “Les activités de l'entreprise n'ont subi aucune perturbation” La direction générale de l'entreprise nationale de transport maritime, dans un communiqué, signé par le président-directeur général, parvenu à la rédaction, informe que “le tribunal de Sidi-M'hamed, à la demande de l'entreprise et sur référé d'heure à heure, a, par ordonnance du 4 juillet 2004, ordonné l'arrêt de la grève décidée par le Snommar, d'une façon irrégulière sous astreinte journalière de 50 000 dinars jour de retard”. Le communiqué précise aussi qu'une deuxième ordonnance, rendue hier par le même tribunal, a rejeté la requête du syndicat. La direction générale de l'entreprise de transport maritime de voyageurs souligne que “les activités de l'entreprise n'ont subi aucune perturbation à la suite de ce mouvement”. Selon elle, “les cars-ferries ont navigué en parfaite adéquation avec la réglementation nationale et internationale et ont quitté les ports algériens et étrangers en conformité aux règles de navigabilité”. M. R.