Le conflit opposant le Syndicat national des officiers de la marine marchande (SNOMMAR) à la direction générale de l'Entreprise nationale de transport maritime de voyageurs (ENTMV) ne semble pas près de connaître son épilogue. Lors d'une assemblée générale tenue hier au siège du Conseil national des enseignants du supérieur (CNES), les officiers ont décidé qu'« aucun officier ne doit embarquer tant que ses collègues qui ont débarqué ne reprennent pas leur poste initial au moment de la grève ». Malgré l'appel du syndicat à la reprise du travail, conformément à l'ordonnance du président du tribunal de Sidi M'hamed, rendue le 6 juillet, qui déclare « illégal » le recours à la grève, l'employeur a pris la décision de suspendre plus de 20 officiers. « En sanctionnant les officiers qui se trouvaient à bord des navires mais qui avaient suivi le mot d'ordre de grève, la direction tente d'effriter le mouvement de protestation », estime-t-on au SNOMMAR, où l'on refuse catégoriquement l'idée de comparaître devant la commission de discipline. Plusieurs officiers, parmi les 108 que fédère le SNOMMAR, étaient à terre lors du déclenchement de la grève le 26 juin dernier, car le programme de navigation de l'ENTMV prévoit 18 jours de repos après chaque mois de travail. Après avoir débarqué les officiers grévistes, la direction de l'ENTMV a appelé ceux de la Compagnie nationale de navigation (CNAN Group) à la rescousse afin d'assurer l'exploitation des navires, particulièrement en cette période estivale où le trafic bat son plein. Un remplacement qui se poursuit à ce jour. « L'appui des collègues de la CNAN serait d'appeler à une journée de protestation. L'éventuelle généralisation de la solidarité d'un corps de métier fera pression sur la direction », a recommandé le SNOMMAR lors de l'AG d'hier. N'entendant pas baisser les bras, le syndicat prévoit de nombreuses actions prochainement, notamment des sit-in devant le siège de la direction générale de l'ENTMV. Il envisage également de créer une « caisse de secours pour pallier le blocage des salaires ». Pourtant, les négociations entre l'employeur et le partenaire social n'ont jamais cessé. Des rencontres « informelles » se tiennent régulièrement entre les deux parties afin de trouver un dénouement au conflit. « La direction de l'ENTMV ne croit pas à la négociation. Ses rencontres informelles avec le SNOMMAR visent tactiquement à éliminer celui-ci du rôle de négociateur syndical, mandaté par le collectif des officiers », annonce le SNOMMAR dans une déclaration rendue publique hier.