Le ministre de l'Energie et des Mines, M. Chakib Khelil, et le ministre espagnol de l'Industrie, du Tourisme et du Commerce, José Montilla, ont convenu jeudi soir à Madrid d'“aller de l'avant” et de “parachever” la mise en œuvre du projet de gazoduc sous-marin Medgaz devant relier directement l'Algérie à l'Espagne, rapporte l'APS. Dans une déclaration à la presse à l'issue d'entretiens qu'il a eus avec le ministre espagnol, M. Khelil a indiqué que “le gouvernement espagnol est engagé à réaliser le projet Medgaz dans les délais convenus”. Il a précisé dans ce contexte que les préparatifs en vue de la réalisation du projet vont se poursuivre, ajoutant que les travaux de construction devraient débuter à la fin de l'année, une fois toutes les procédures administratives et les montages financiers achevés. S'agissant des travaux de construction, M. Khelil a fait remarquer que l'opération de pose des pipelines en mer ne prendra pas plus de six mois. Le gazoduc qui reliera la ville de Béni-Saf en Algérie à Alméria en Espagne aura une capacité initiale de 4 milliards de m3/an, après son entrée en service prévue en 2007. S'agissant de l'accord signé mercredi par la société nationale des hydrocarbures Sonatrach et la compagnie espagnole Iberdrola pour la vente de 1 milliard de mètres cubes par an de gaz naturel à travers Medgaz, M. Khelil a indiqué que des contrats similaires vont être signés avec d'autres compagnies comme Repsol, Cepsa, BP Total et Gaz de France. Il a souligné que la coopération algéro-espagnole va se renforcer davantage à l'occasion des entretiens qu'aura prochainement à Alger le ministre espagnol de l'Economie, Pedro Solbes, qui sera accompagné d'une importante délégation du secteur de l'énergie. M. Khelil a souhaité à cet égard que la coopération bilatérale soit impulsée dans des secteurs autres que celui de l'énergie, tels la petite et moyenne industrie, les transports, l'alimentation en eaux et la construction de barrages. Le ministre de l'Energie a observé que cette impulsion de la coopération est favorisée par la situation macroéconomique de l'Algérie qui dispose actuellement de réserves de change s'élevant à 36 milliards de dollars, avec un taux d'inflation de 2% seulement et une croissance de l'économie de près de 7% en 2003, la plus importante de la zone sud de la Méditerranée. M. Khelil s'est félicité du rôle joué par les compagnies espagnoles en Algérie dans les domaines de la production pétrolière et gazière et dans les projets de dessalement de l'eau de mer, rappelant dans ce cadre l'attribution dernièrement au groupe espagnol Geida de deux contrats d'une valeur de près de 250 millions de dollars pour la construction de deux usines de dessalement à Skikda et Oran. Il a déclaré en outre avoir évoqué avec le ministre espagnol de l'Industrie le projet stratégique de connexion, grâce auquel l'Algérie pourra exporter de l'énergie électrique à l'Espagne. À ce propos, il s'est également félicité de la “bonne disposition” des autorités espagnoles à développer ce projet. Il a précisé que la portée stratégique de ce dernier réside dans le fait que l'Espagne pourra disposer d'une source additionnelle d'alimentation en énergie électrique, outre celle que lui assure le réseau français. L'Algérie pour sa part pourra importer de l'énergie électrique en cas de besoin, a-t-il dit.